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Visite toujours nouvelle de Xining et Tongren, au Qinghai

French.china.org.cn | Mis à jour le 16. 10. 2015 | Mots clés : Visite,Xining,Tongren,Qinghai

Lisa Carducci

Con Giuliano Scabia

Du 6 au 11 aout se déroulait la 5e édition du Festival international de poésie du lac Qinghai, qui a lieu les années impaires depuis 2007. J'avais l'honneur d'être parmi les 58 poètes étrangers invités, provenant des cinq continents, et de plus de cent poètes chinois.

La dernière fois que j'avais vu Xining, en 2011, elle était tout à fait diverse. Maintenant, on y trouve un métro aérien en construction et une autoroute élevée également. Les bâtiments d'habitation ont poussé comme des champignons pour loger une population de 2,7 millions. Xining s'est modernisée tout en gardant ses espaces verts, dont un magnifique parc près de notre hôtel qui permettait à la population locale d'écouter, peut-être pour la première fois, de la poésie.

Nous sommes partis de 2 300 m d'altitude pour nous rendre au lac Qinghai, à 3 200m. Ce lac est la plus vaste mer intérieure avec ses 4 500 km2. Un orage soudain en chemin nous a obligés à arrêter les cinq autobus un certain temps. Au lac, une scène extérieure avait été pour la remise du prix de poésie « Antilope tibétaine » au poète russe Aleksandr Kushner, mais la cérémonie agrémentée d'un concert a dû se tenir à l'intérieur.

Puis, sous un soleil timide, nous avons pu, ensuite, admirer la gamme de bleus et verts du lac sacré, ainsi que la Place des poètes, le mur de la poésie, et une douzaine d'immenses sculptures de bronze commémorant des poèmes épiques du monde comme l'Iliade et Gilgamesh. Une piste cyclable entoure maintenant le lac, et le long des nouveaux tronçons d'autoroute ont été créées aussi des sentiers cyclables qui servent en même temps de sentiers pour les chèvres, ce qui évite qu'elles traversent les routes carrossables, causant ou des retards, ou des accidents.

Les touristes à Xining peuvent voir ces nouvelles attractions permanentes, de même que le musée dédié au musicien et compositeur Wang Luobin, qui a créé son œuvre magnifique le long de la route de la soie.

À ne pas manquer, le superbe musée de la culture et de la médecine tibétaine, ouvert en 2007. Un tanka horizontal de 618 mètres – un record Guinness -- conçu pendant vingt-sept ans et exécuté pendant quatre ans par une centaine d'artistes, et disposé sous forme de labyrinthe expose de façon magistrale la création de l'univers (donc bien avant la création de la terre), puis l'origine des Tibétains, l'histoire des rois tibétains, puis l'apparition du bouddhisme, son intégration à la religion locale appelée bon, l'évolution du bouddhisme au Tibet, etc. À l'étage inférieur de ce superbe musée financé par le peuple sont exposés les médicaments tibétains et les instruments chirurgicaux de la médecine tibétaine.

Xining a maintenant une gare ferroviaire à l'ouest et une autre à l'est, ainsi qu'une gare d'autocars enfin digne de ce nom.

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C'est de là que je suis partie pour Tongren, un xian autonome tibétain vers le sud-est de la province, à presque quatre heures de route. Cependant, les paysages sont si époustouflants, la route se déroulant entre deux rangées de montagnes de 4 000 mètres, de diverses formes, sablonneuses, rocheuses ou vertes, qu'on ne peut trouver le voyage trop long. Un tunnel avait d'abord raccourci le trajet de 13 à 9 heures, puis chaque voyage subséquent que j'y ai accompli m'a permis de constater de nouvelles routes ou des tronçons d'autoroute en construction. Aussi, de village terne et sans attrait, Tongrenxian est maintenant haut en couleur avec sa place du temple Repgong rénovée, ses nombreuses boutiques de marchandises locales aux enseignes maintenant de style unifié, en tibétain et chinois (parfois de l'anglais mais toujours fautif) et de nouvelles habitations construites, des rues élargies. Si les touristes sont bien accueillis, ils ne sont pourtant pas recherchés. On craint même que la nouvelle ligne ferroviaire Xining-Chengdu projetée, qui passera par Tongren, ne vienne déranger la vie paisible de ce paradis bouddhiste peuplé de Tibétains.

Depuis ma visite précédente en 2011, de grandes améliorations du niveau de vie se sont produites à Tongren. La pauvreté, si elle y existe encore, n'est plus visible. Le gouvernement local a financé pour chaque famille des vitrages qui doublent la façade des maisons de bois afin de mieux conserver la chaleur en hiver et la fraicheur en été. De plus, chaque famille jouit maintenant d'un chauffe-eau solaire installé sur le toit, et a donc pu installer une salle de bains avec douche. L'eau demeure bouillante même après une journée de pluie. Quant aux toilettes, on préfère conserver la formule de cabanon extérieur afin de pouvoir récupérer les engrais naturels qui seraient autrement gaspillés…

En plus de visiter les familles de jeunes filles dont je subventionne les études universitaires, je rends chaque fois visite aux aides qui distribuent les sacs de vêtements chauds que je poste de Beijing pour les plus démunis, afin de m'assurer que ces vêtements de seconde main ne soient ni monopolisés ni vendus. Ainsi ai-je retrouvé Genzangjia, qui travaille pour l'agence de voyage locale, laquelle vient tout juste d'être autorisée à fournir un visa pour l'étranger – et sans dépôt de garantie -- aux lamas, qui depuis 2007 avaient perdu ce droit. Trois d'entre eux partiront sous peu pour l'Inde, une nouvelle qui réjouit bien des cœurs.

Avec Lama Denzen Sangbu

Le lendemain j'ai rendu visite au lama Sangbu, depuis trois ans abbé d'un nouveau monastère, Gunlakha, dont la construction sera achevée bientôt après quatre ans de travaux. Comme l'ancien monastère, situé ailleurs, avait subi un glissement, le gouvernement local a fourni 40 pour cent des dépenses requises. La grande salle de prière contient déjà mille statues de bronze doré. L'ensemble forme une richesse visuelle, à 2 300 m, au sein de sommets atteignant 4 500 m. Ce sera sans doute le plus beau des 49 monastères de Tongren (Regong en tibétain), dont une dizaine sont maintenant vides, étant donné la diminution de la population, qui ne suffit plus à remplacer les lamas vieillis ou défunts.

Tenzin Sangbu, d'environ 35 ans, est fort cultivé, et songe à établir une bibliothèque de recherche internationale. Il a appris seul, en un an, le chinois au moyen de l'internet, et le parle sans accent tibétain car les enseignants en ligne sont des Han. Il s'est aussi voué à la protection de l'environnement et à la sauvegarde des ressources.

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Source: french.china.org.cn

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