Wuhan, vraiment belle et moderne
J'avais fait un rapide tour de la ville en autocar en 1992. Dix-neuf ans plus tard, j'y suis retournée pour une vraie visite. Wuhan est devenue un autre monde, un monde qui m'a étonnée et laissé une bonne impression dès la première journée.
De la même façon qu'en Hongrie Buda et Pest, de part et d'autre du Danube, ont formé la ville de Budapest, Wuhan est composée de Wuchang, Hanyang et Hankou, séparés par les fleuves Han et Changjiang. C'est vraiment une très grande ville et il faut plusieurs jours pour la visiter. Une des « quatre fournaises de Chine » l'été et les logements n'étant pas chauffés l'hiver, Wuhan est plus agréable à visiter au printemps où à l'automne.
La Wuhan d'aujourd'hui est agréable avec ses parcs et promenades bien entretenus et propres, et moderne avec ses hauts bâtiments. J'ai trouvé que son style de vie ressemblait à celui de Shanghai.
Wuhan a une riche histoire qu'on peut découvrir dans son immense musée municipal ouvert en 2001. Il compte trois étages, les pièces exposées y sont disposées avec art dans des vitrines bien éclairées. Une section spéciale nous permet de voir le produit des fouilles exécutées au cours de la dernière décennie. Qui sait ce que le sol recèle encore ! Quant au Musée provincial du Hubei, j'ai dû le laisser pour la prochaine fois, quoiqu'on m'ait dit que j'aurais dû en faire mon premier choix.
Sur et au pied de l'historique colline Rouge sont rassemblés tous les tailleurs de la ville, les magasins de tissu et d'accessoires de couture.
La promenade le long du fleuve est fort agréable avec des monuments de toutes sortes : une statue rappelle que c'est à Wuhan que Mao Zedong a traversé le Changjiang à la nage; un bas-relief en bronze perpétue le souvenir de Lin Zexu, le héros de la guerre de l'Opium. La grande inondation de 1954 y est aussi commémorée, ainsi que le Soulèvement de Wuhan en 1911 dont c'est le centenaire cette année. À cette occasion le musée de la Révolution, au fond d'une place immense, offrait une exposition extraordinaire.
Comme à Shanghai le Bund est bordé de bâtiments rococo, art nouveau et autres styles qui étaient des constructions des concessions étrangères française, britannique, allemande, russe et japonaise. La plupart de ces bâtiments sont encore sur pied, restaurés ou reconstruits, vides ou servant de siège à des banques ou à des entreprises étrangères.
On voit fréquemment des gens prendre leur petit déjeuner tout en marchant. C'est une habitude caractéristique de Wuhan.
Le temple Gude est en fait un couvent où vivent une quarantaine de nonnes. Construit de 1901 à 1913, son architecture et sa décoration sont d'inspiration indienne et birmane – en raison de la popularité dont jouissait alors le bouddhisme en Inde et au Myanmar. S'y ajoutent des éléments d'origine étrangère comme un bouddha à quatre faces dans une niche qui rappelle la Thaïlande, des paons et des éléphants comme on en voit au Yunnan. Dans un temple de construction récente, d'immenses sculptures attendent que leur bois soit suffisamment sec pour être peint. On doit attendre la stabilisation avant de restaurer les fentes du bois pendant son vieillissement.
Toujours dans la partie de Hankou s'étire une rue piétonnière super moderne qui vaut la visite. À un certain point, un mur bleu cache la vue sur le creusage du métro qui ouvrira en 2012.
On trouve aussi la Bibliothèque municipale des enfants et le Musée d'art.