Sanxingdui : à découvrir

Le folklore du Sichuan parle d'un « ancêtre », nommé Cancong, dont les yeux étaient protubérants. Outre le masque aux yeux exorbités qui le représente, sans doute le plus caractéristique, il en existe une bonne quinzaine d'autres types tout aussi mystérieux.

On a trouvé des fosses remplies de défenses d'éléphants (tributs de peuples étrangers ? monnaies d'échange ?), des parures de jade, d'ambre et d'agate, des poignées d'objets divers en forme de têtes d'animaux et des cannes au pommeau en forme de danseuse ou de servante, des poteries très éloquentes comme des coupes dont le bord semble ébréché mais est au contraire taillé selon la forme de la bouche, le tout dans un état de conservation étonnant.

Le site de Jinsha découvert en 2001 à Chendgu serait celui d'une nouvelle cité établie après l'abandon de Sanxingdui, et qui marque la fin de cette culture. Parmi les mystères qui occupent les archéologues, reste à savoir s'il existe vraiment un lien entre la culture de Sanxingdui et les cultures d'Asie de l'Ouest, et pourquoi aucun outil n'a été trouvé sur place. On peut lire une comparaison illustrée avec les cultures assyrienne, babylonienne, égyptienne, perse.

Si vous êtes de ceux qui n'entrent dans un restaurant que si des clients sont déjà attablés, vous vous priverez d'une visite enrichissante puisque peu l'ont vantée. Mais croyez-moi, Sanxingdui vaut le déplacement.

De retour à Chengdu après ma visite, je me suis endormie dans le bus. Tout à coup, un brusque coup de frein et des « Ah ! » effrayés des passagers. Je me réveille, et vois un homme en complet marine, tenant un revolver à bout de bras et s'apprêtant à tirer dans notre pare-brise. Je me dis : « Du calme ! Surtout, ne pas perdre mon sang froid ! », avant de comprendre que la scène se passait derrière la vitre du téléviseur et non du pare-brise.