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Sanxingdui : à découvrir

Lisa Carducci

Entrée du musée Sanxingdui (Photo de Lisa Carducci)
Entrée du musée Sanxingdui (Photo de Lisa Carducci)

Si l'on cherche Sanxingdui dans l'internet, on trouve de l'information officielle. Très peu de voyageurs ont raconté leur propre visite. J'en déduis que les visiteurs de ce site extraordinaire sont peu nombreux. Ma propre visite remonte à quelques années. Pourtant, je n'ai rien publié pour la simple raison que je n'avais pas obtenu de bonnes photos.

Pour visiter Sanxingdui, je m'étais d'abord rendue à Chengdu, au Sichuan. Le lendemain matin, j'avais pris un bus vers Guanghan, à 40 km au nord-est, puis un vélopousse pour les quelques kilomètres qui séparent la gare du site historique. Nous longions un parc aménagé le long de terres marécageuses quand Su, qui pédalait sans effort apparent, me dit que vivaient là plus de 4 000 animaux : chevaux, bœufs sauvages, chèvres, volatiles de toutes espèces. Les canards formaient une bonne part du nombre. L'air était pur mais le ciel lourd. Malgré la menace de pluie, les joueurs de majiang se rassemblaient sous les immenses parasols ronds ou carrés qui abritaient tables et chaises en bambou pour déguster du thé pendant plusieurs heures, au son caractéristique des pièces de majiang, bruit que l'on amortit en plaçant un tapis de feutre sur la table.

Le billet d'entrée de Sanxingdui – nom qui signifie littéralement « terrasse des trois étoiles » – permet l'accès aux deux sections du musée, mais un autre billet se vend séparément pour la visite du musée international des masques, unique au monde. Au moment de ma visite, la collection était encore fort incomplète. Comment s'imaginer, par exemple, que l'Italie soit représentée par seulement cinq masques en argent de facture moderne, tous du même artiste, et qu'on ne possède aucune pièce de la Commedia dell'arte ou du Carnaval de Venise ?

Un autre musée – privé – offre à voir des masques « aux couleurs culturelles » relevant de diverses ethnies de Chine comme les Buyi, les Zhuang, les Dong, les Mongols, les Tujia, les Yi. Ces masques servent surtout lors de fêtes religieuses ou sociales, ou dans certaines formes de théâtre comme le Nuo du Guizhou, l'opéra de Pékin, l'opéra tibétain ou la danse du Paon des Dai.

Dans les immenses bâtiments principaux du complexe se trouvent les masques de bronze de Sanxingdui. Pour nous, aujourd'hui, ils constituent des œuvres d'art. Mais à l'origine ils étaient utilisés pour la chasse, la guerre, les cérémonies religieuses, la danse et le théâtre. On s'en servait pour chasser la maladie et la mort et lors des rites d'exorcisme contre les mauvais esprits.

 

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