Hangzhou : arc-en-ciel ou feu d'artifice
Lisa Carducci
J'ai visité Hangzhou sept fois depuis 1985, donc en moyenne une fois tous les trois ou quatre ans. Tout le monde sait que « Hangzhou, c'est le paradis sur terre », et la province du Zhejiang dont elle est la capitale est parmi les plus développées du pays. Même les paysans de cette province ont atteint un niveau de vie enviable.
En toute saison le climat permet et donne envie d'être dehors. Au printemps, la promenade est très agréable dans l'air est parfumé d'osmanthe. En automne, quel plaisir de se promener sur le lac de l'Ouest en bateau par un après-midi ensoleillé. Dans les parcs dont l'entrée est maintenant gratuite, des personnes de tout âge pratiquent le taiji ou jouent aux cartes, tandis que des enfants s'ébattent sous des arbres superbes, parmi des fleurs en quantité et des sculptures de divers styles.
Le lac de l'Ouest aux mille légendes
Une année de grande sécheresse, un mendiant quêtait nourriture et argent. Malgré leur difficulté personnelle, les habitants partagèrent avec lui. Or, ce mendiant était un envoyé du ciel qui voulait éprouver le cœur des gens de Hangzhou. Voyant qu'ils étaient bons, il leur donna une feuille de lotus et leur dit que s'ils la gardaient précieusement, ils ne manqueraient jamais d'eau ni ne seraient inondés. Et le lac de l'Ouest apparut.
Selon une autre légende, le Dragon de jade et le Phénix d'or possédaient une énorme perle très précieuse. Or, la reine mère du Ciel de l'Est envoya ses émissaires s'emparer du joyau. Phénix et Dragon allèrent réclamer leur bien, mais la reine ne voulait rien entendre et une dispute s'ensuivit. Dans la lutte, la perle tomba sur terre, creusant un trou qui devint le lac de l'Ouest.
Une troisième légende concerne l'amour entre un humain et un serpent blanc devenu femme. Tous deux se rencontrent au lac de l'Ouest et la femme découvre que cet homme lui avait sauvé la vie dans une vie antérieure. Ils s'aiment et se marient, mais un moine doué de pouvoirs surnaturels tente de persuader l'homme de quitter cette femme démon. Comme il échoue, le moine enferme l'homme dans un temple. Le serpent blanc tente de sauver son époux mais, vaincue, elle est placée sous une pagode en 977. Reconstruite en 2002 et connue sous le nom de pagode Leifeng (butte de la famille Lei), l'ancienne construction en brique et bois s'était écroulée en 1924 car les gens, touchés par le sort du serpent-femme, prélevaient des briques qu'ils emportaient pour porter chance aux amoureux de la famille.
Le lac a été agrandi d'un kilomètre carré ces dernières années et sa rive ouest a été réaménagée. Le long d'une rue commerciale, boutiques et restaurants de style ancien accueillent les clients.