Le 9e sommet du G20 se tiendra ce week-end à Brisbane, en Australie. À l'ère où les marchés émergents contribuent davantage à la croissance mondiale, la France attache une importance particulière à cette plateforme de dialogue entre les pays développés et les pays émergents.

Selon le ministère français des Affaires étrangères, la France accorde, entre autres, la priorité à la lutte contre le protectionnisme, à la surveillance des institutions et marchés financiers, à la lutte contre la fraude fiscale et à la gestion des agences de notation, car ce sont des préoccupations étroitement liées à ses propres intérêts.

Alors que les pays émergents sont surtout concernés par les problèmes de la sécurité sociale et de sécurité alimentaire, la France souhaite plutôt que chaque pays trouve ses propres solutions.

Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de France en Chine, a annoncé lors d'une interview accordée à l'agence Xinhua que la France exprimera à Brisbane ses souhaits pour l'équilibre mondial en matière d'investissement et de commerce international, pour le renforcement du rôle de l'euro dans le système monétaire mondial, et son soutien à l'internationalisation du yuan.

Selon Bertrand Badie, spécialiste en relations internationales de l'Institut d'études politiques Sciences-Po Paris, le G20 reste toujours dans l'ombre de la crise économique, et le sommet de Brisbane se concentrera certainement pour cette raison sur la croissance économique, la politique monétaire, la relance du commerce international et la reprise de l'économie mondiale.

Selon lui, les pays émergents doivent faire beaucoup d'efforts pour se faire entendre dans ce mécanisme dominé par les pays développés. Il a cité l'exemple de la Chine, aujourd'hui la deuxième économie mondiale, qui n'a pas un poids équivalent à sa taille dans la gestion internationale, pour expliquer la nécessité d'une réorganisation de l'ordre global qui n'est plus pertinent pour le développement de l'économie mondiale. Il a appelé les pays développés à partager la prise de décision avec les pays émergents, afin de réaliser des réformes.

Il a souligné que tous les pays du monde sont étroitement liés à l'ère de la mondialisation, et que les pays développés ne peuvent plus s'en sortir sans répondre aux demandes des pays en développement. Sans faire des efforts pour réformer l'ordre mondial, le G20 ne sera plus qu'une photo et un communiqué de presse que personne ne veut lire, a-t-il conclu.