François Hollande a annoncé le
début de l'intervention militaire française au Mali, dans le cadre
d'une contre-offensive lancée par l'armée malienne pour repousser
l'avancée des islamistes, qui consiste à déployer l'armée française
dans le nord du pays occupé par des groupes islamistes armés. La
Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a
pour sa part autorisé l'envoi immédiat de troupes pour soutenir les
bombardements aériens français.
FRANCE/CEDEAO : INTERVENTION
MILITAIRE AU MALI
Le 14 janvier, le ministre français
de la Défense Jean-Yves Le Drian a confirmé la prise par les
islamistes de la ville malienne de Diabaly, située à quelque 400 km
au nord de la capitale Bamako. François Hollande, en visite ce
mardi 15 janvier aux Emirats arabes unis, a annoncé que le nombre
de militaires français déployés au Mali était à présent de 750,
nombre voué à augmenter d'après le chef de l'Etat qui souhaite
"laisser ensuite la place aux forces africaines le plus rapidement
possible".
Des avions de l'armée française
bombardent depuis vendredi dernier les positions occupées par les
djihadistes qui contrôlent la moitié du nord du Mali. Les
djihadistes ont évacué lundi les grandes villes du nord du Mali
qu'ils occupaient, après des bombardements des forces françaises,
mais ont pris la localité de Diabaly, et ont menacé de "frapper le
coeur de la France".
Jean-Yves Le Drian a indiqué que la
mission Serval devrait se traduire par le déploiement d'environ 2
500 troupes afin d'appuyer l'armée malienne et la force de la
CEDEAO.
La CEDEAO, de son côté, a exprimé
sa volonté de prendre part à une intervention militaire au Mali :
"La Force ouest-africaine va se déployer et être envoyée au front,
au sol, pour soutenir les bombardements aériens", a indiqué lundi à
Abidjan le ministre ivoirien de l'Intégration africaine, Ally
Coulibaly.
SOUTIEN DE LA COMMUNAUTE
INTERNATIONALE
Le secrétaire général de l'ONU Ban
Ki-moon a exprimé vendredi sa détermination à travailler avec les
autorités maliennes et les partenaires internationaux afin de
mettre en oeuvre la nouvelle résolution du Conseil de sécurité de
l'ONU, qui a donné le feu vert à l'envoi des forces internationales
pour combattre les terroristes islamiques dans le nord du Mali.
Les Etats-Unis sont prêts à fournir
à la France un "appui logistique" et une aide en matière de
renseignements pour son intervention militaire contre des
islamistes armés au Mali, dont ceux d'Al-Qaïda au Maghreb islamique
(AQMI), a affirmé à des journalistes le secrétaire à la Défense,
Leon Panetta
"J'ai discuté avec le ministre
(français) de la Défense et je vais poursuivre ces conversations:
l'effort va consister à leur fournir un soutien logistique limité
et un appui en termes de renseignements", a-t-il ajouté, à bord de
son avion à destination de Lisbonne pour une tournée
européenne.
Le représentant spécial de l'Union
africaine en Côte d'Ivoire Ambroise Niyonsaba a déclaré lundi à
Abidjan que l'UA, la CEDEAO et la Côte d'Ivoire travaillent de
concert pour résoudre la crise au Mali.
Plusieurs autres pays, dont le
Royaume-Uni et l'Allemagne, ont également exprimé leur volonté
d'apporter de l'aide à l'armée française.
LA CHINE APPELLE A L'APPLICATION
IMMEDIATE DE LA RESOLUTION DE L'ONU
La Chine a dénoncé la nouvelle
attaque de la rébellion malienne et a appelé à l'application
immédiate d'une résolution des Nations Unies afin de restaurer la
stabilité, a annoncé lundi un porte-parole du ministère chinois des
Affaires étrangères.
"La Chine condamne la nouvelle
opération militaire des forces anti-gouvernementales au Mali et a
noté que les pays et organisations régionales concernés avaient
envoyé des forces au sol et des avions de combat à la demande du
gouvernement malien pour frapper les forces rebelles", a indiqué
Hong Lei lors d'une conférence de presse quotidienne.
"La Chine a toujours soutenu les
efforts du gouvernement malien visant à protéger sa souveraineté et
son intégrité territoriale", a affirmé M. Hong.
Sur la question de la sécurité des
ressortissants chinois au Mali, M. Hong a indiqué mardi lors d'une
conférence de presse que "la Chine attache une grande importance à
la sécurité de ses citoyens et de ses entreprises au Mali".
Le ministère chinois des Affaires
étrangères avait publié l'année dernière sur son site Internet un
bulletin d'alerte concernant les conditions de sécurité au
Mali.
"Actuellement, les entreprises et
les ressortissants chinois au Mali sont principalement installés
dans le nord du pays. Pour le moment, on n'a reçu aucun rapport de
victimes impliquant ces ressortissants", a fait savoir un
correspondant de Xinhua à Bamako.
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