La Chine attire de plus en plus de demandeurs d'emploi étrangers, car son économie continue à briller en plein ralentissement mondial.
Ian Hoorneman, détenteur d'un MBA de Harvard Business School des États-Unis, est arrivé à Beijing en 2009 et est aujourd'hui conseiller et coordinateur pour les affaires internationales de la Beijing Royal School.
Bien qu'il ne gagne pas autant qu'aux États-Unis, où il gérait sa propre institution scolaire, il est convaincu que le marché éducatif chinois est plus prometteur.
« Dans les 20 prochaines années, il y aura une opportunité pour moi de gagner bien plus d'argent en Chine que ce que je pourrais obtenir aux États-Unis », assure-t-il.
De nombreuses agences pour l'emploi ont déjà remarqué que de plus en plus de gens voient la Chine comme une destination professionnelle pleine de promesses.
Près de 600 000 expatriés vivent en Chine, selon le dernier recensement datant de 2010. Avant cela, le recensement national ne comptait pas les travailleurs étrangers.
« Le nombre d'expatriés travaillant en Chine a augmenté depuis la réforme et l'ouverture de 1978, mais le nombre exact ainsi que les industries dans lesquelles ils se trouvent sont ce que nous demandons à nos divisions locales de déterminer », a expliqué vendredi Yin Chengji, porte-parole du ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale, lors d'une conférence de presse. Le ministère a commencé è inclure les travailleurs étrangers dans son système de sécurité sociale l'an dernier.
Selon Feng Lijuan, consultante en chef auprès de 51job.com, un site de ressources humaines basé en Chine, le vivier de talents étrangers de l'entreprise s'élève à 300 000 personnes, soit une augmentation de 150 % depuis la fin 2008.
Son site fournissait près de 65 000 offres d'emploi pour les professionnels étrangers au début du mois de janvier, 20 % de plus que l'année dernière, selon Mme Feng.
La plupart des offres se concentrent dans les domaines de la finance, l'assurance, l'hôtellerie, l'énergie, la protection environnementale, l'électronique et la construction automobile.
Mme Feng indique que les entreprises en Chine jugent que les candidats venus des pays de l'Asie du Sud-est s'adaptent facilement à leur poste, grâce à leurs valeurs et culture proches de celles de la Chine.
« Cependant, les entreprises chinoises cherchent plus de professionnels venant des États-Unis, d'Europe et du Japon. Les professionnels étrangers sont toujours recrutés par une entreprise pour diriger une équipe et former des talents locaux hautement qualifiés », souligne Mme Feng.
En outre, un certain nombre de jeunes étrangers cherchent des stages en Chine.
Cao Enyu, directeur de développement commercial pour le groupe Getin2China, une société pékinoise d'offre de stages, affirme que cette tendance se généralise.
« De nombreux étudiants et jeunes diplômés des États-Unis et d'Europe veulent faire un stage en Chine et espèrent ainsi trouver un emploi ici en raison des économies occidentales stagnantes et la croissance rapide de la Chine », souligne-t-il.
La société a coordonné des stages pour 170 jeunes étrangers en Chine en 2010. Ce nombre est passé à 300 l'an dernier, et M. Cao prédit que l'entreprise dépassera 500 cette année.
Il explique que son entreprise a des liens avec plus de 300 associations et organisations étudiantes dans une cinquantaine de pays. Les jeunes qui entreprennent un stage en Chine sont âgés de 20 à 27 ans, pour la plupart sans rémunération, travaillent en général entre trois et six mois.
« Environ 30 % des stagiaires sont embauchés par les entreprises à l'issue de leur contrat. Certains retournent dans leur pays et travaillent avec des sociétés en relation avec la Chine », indique-t-il.
Omer Osman est un étudiant âgé de 21 ans originaire du Soudan en stage chez Archland, une firme d'architecture et de décoration extérieure siégeant à Beijing.
Osman cherchera un autre stage ou un contrat à durée déterminée en Chine à la fin de son contrat en mars, puis ira au Royaume-Uni en septembre pour poursuivre ses études de Master.
« Je viendrai travailler en Chine après l'obtention de mon diplôme en 2014 parce que la Chine se développe rapidement dans le domaine architectural et il y a beaucoup d'opportunités ici », explique-t-il.
Emily Brinker, une étudiante originaire du Royaume-Uni, effectue un stage de 12 semaines dans une entreprise de conseil à Shanghai.
« Mon stage n'est pas rémunéré, mais j'avais envie de venir travailler ici car cela améliorera mon expérience et rendra mon CV plus attractif », affirme la jeune femme de 20 ans.
Emily indique qu'elle a reçu trois offres en Chine avant même d'arriver sur place, tandis que ses amis à Birmingham qui ont de meilleurs diplômes n'ont pas encore trouvé d'opportunités de stage au Royaume-Uni.
Cependant, certains employeurs chinois demandent aux stagiaires d'effectuer des tâches plus lourdes que ce qu'ils peuvent accomplir, selon Andy Chow, un spécialiste du recrutement à Shanghai.
« Les employeurs pensent que les stagiaires des pays occidentaux ont une plus grande expérience internationale que leurs homologues chinois, et leur assignent parfois des responsabilités telles que la négociation de prix, ce qui est trop avancé pour eux et pourrait se révéler déraisonnable », prévient-il. |