Le sixième sommet du G20, qui s'est tenu les 3 et 4 novembre à Cannes, s'est clôturé vendredi après-midi. Les dirigeants des pays membres s'engageant à faire en sorte d'assurer la croissance durable à travers des efforts coordonnés mais avec des priorités différentes, face à des incertitudes économiques s'ajoutant aux défis auxquels le monde est déjà confronté.
En dépit du scénario de référendum grec qui a créé une atmosphère grave au sommet de Cannes, le président français Nicolas Sarkozy a travaillé énormément pendant les deux jours du sommet pour que cette réunion des dirigeants des principales puissances économiques du monde se déroule selon son agenda prévu, notamment sur les engagements en vue d'une croissance durable.
"Aujourd'hui, nous réaffirmons notre engagement à travailler ensemble et nous avons pris des décisions visant à redynamiser la croissance économique, à créer des emplois, à assurer la stabilité financière, à favoriser l'intégration sociale et à mettre la mondialisation au service des besoins des populations", indique le communiqué final adopté par les dirigeants participant au sommet.
Compte tenu des circonstances respectives de chaque pays, " chacun d'entre nous jouera son rôle", selon le communiqué.
Les pays du G20 ont pris différentes mesures pour répondre à leurs priorités respectives mais avec pour objectif commun de promouvoir la croissance. Les pays développés "s'engagent à adopter des politiques de nature à renforcer la confiance et à soutenir la croissance" et "à atteindre la consolidation fiscale", tandis que les pays en excédent (finances publiques) "s'engagent à laisser fonctionner les mécanismes de stabilisation automatiques" et "à soutenir la demande intérieure", selon le communiqué final adopté par le sommet.
"En fonction de leur situation nationale, les pays dont les finances publiques demeurent solides s'engagent à laisser fonctionner les mécanismes de stabilisation automatiques et à prendre des mesures discrétionnaires pour soutenir la demande intérieure si la situation économique devait s'aggraver fortement. Les pays affichant des excédents courants importants s'engagent à mettre en œuvre des réformes destinées à accroître la demande intérieure, associées à une plus grande flexibilité des taux de change", selon le texte.
Les dirigeants du G20 ont également décidé d'augmenter les ressources du Fonds monétaire international (FMI) pour permettre à celui de jouer un rôle clé dans les efforts pour assurer la croissance et parer à des chocs imprévus, a noté M. Sarkozy lors de la conférence de presse de clôture du sommet.
Les dirigeants du G20 ont promis de soutenir la proposition du FMI de "mettre en place une facilité unique afin de répondre aux besoins d'aide d'urgence de ses membres", d'après le communiqué.
Quant à la réforme du système monétaire international, peu de progrès n'ont été obtenus, malgré un consensus de longue date affirmant que "la composition du panier du DTS doit continuer à refléter le rôle respectif des devises dans le système commercial et financier international".
"Pour tenir compte de l'évolution au fil du temps du rôle et des caractéristiques des devises, la composition du panier du DTS sera révisée en 2015, ou plus tôt, au fur et à mesure que les devises respecteront les critères définis pour intégrer le panier", note le communiqué.
Dans un effort pour éviter la contagion de la crise de la dette grecque à des économies plus importantes de la zone euro, le FMI s' est vu attribuer une nouvelle responsabilité pour procéder, tous les trois mois, à un contrôle de la mise en œuvre de ses réformes économiques, contrôle auquel la Commission européenne devrait participer.
Par ailleurs, les dirigeants du G20 ont fait un progrès vers le renforcement de la régulation financière en appelant à tirer profit de l'intégration financière.
"Nous développerons la réglementation concernant l'intégrité et l'efficacité des marchés, notamment en faisant face aux risques posés par les transactions à haute fréquence et la liquidité opaque", indique le communiqué.
"Nous ne tolèrerons pas un retour des comportements observés dans le secteur financier avant la crise, et nous contrôlerons étroitement la mise en œuvre de nos engagements concernant les banques, les marchés dérivés de gré à gré et les pratiques de rémunération", note encore le communiqué.
Les dirigeants du G20 ont convenu de "réformer le CSF (Conseil de stabilité financière) pour améliorer sa capacité à coordonner et à contrôler notre programme de régulation financière", soulignant que "cette réforme suppose de le doter de la personnalité morale et d'une autonomie financière plus importante".
"La France est déterminée à œuvrer pour la taxe des transactions financières", a affirmé le président Sarkozy lors de la conférence de presse. "Nous soulignons l'importance de systèmes d'échanges d'informations fiscales complets et nous encourageons les travaux du Forum mondial visant à définir les moyens d'améliorer ces échanges", affirmé le communiqué, ajoutant : "Nous nous félicitons de l'engagement que nous avons tous pris de signer la Convention multilatérale concernant l'assistance administrative en matière fiscale et nous encourageons vivement d'autres juridictions à adhérer à cette convention".
Réaffirmant que "l'esprit fondateur du G20, qui consiste à réunir les grandes économies sur un pied d'égalité pour favoriser l'action, est essentiel", le communiqué souligne que le G20 reste "un groupe informel" tout en officialisant le système de "troïka", qui doit être composé de la présidence passée, de la présidence en exercice et de celle qui lui suivra.
La première "troïka" du G20 sera donc constituée de la France, du Mexique, qui lui succède en 2012 à la présidence du groupe, et de la Russie. La présidence du G20 sera assurée par la Russie en 2013, puis l'Australie en 2014 et la Turquie en 2015.
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