La désignation mardi d'un économiste chinois renommé par le FMI comme 4ème directeur général adjoint souligne l'importance des économies émergentes qui joueront désormais un rôle plus prépondérant dans cette agence mondiale composée de 187 membres, selon les analystes.
La nouvelle chef du FMI Christine Lagarde a annoncé la nomination de Zhu Min, ex-vice gouverneur de la Banque populaire de Chine. M. Zhu est maintenant conseiller spécial du directeur général du FMI.
Mme Lagarde a indiqué que Zhu possédait " une riche expérience dans l'administration, la politique internationale et les marchés financiers, des compétences solides de direction et de communication, ainsi qu'une compréhension institutionnelle du fonds, et je me réjouis d'avance de son assistance."
Une fois approuvé par le Conseil d'administration du FMI, M. Zhu sera le premier Chinois à accéder au sommet de l'organigramme du Fonds.
Mme Lagarde a proposé que M. Zhu effectue sa mission au nouveau poste de directeur général adjoint le 26 juillet, en collaboration avec les trois autres directeurs généraux adjoints qui l'assistent dans son travail.
L'ancienne ministre française des Finances, lors de sa première conférence de presse depuis sa prise de fonctions à la tête du FMI la semaine dernière, a noté que la proposition de son prédécesseur Domique Strauss-Kahn de créer un quatrième poste de directeur général adjoint n'était "pas une mauvaise idée".
Mme Lagarde a aussi indiqué lundi lors d'une table-ronde avec les médias qu'il était important que "les pays sous-représentés, dynamiques ou non, émergents ou non, aient leur propre voix, leur propre représentation, et leur propre siège au sein du Fonds."
Mme Lagarde a ajouté que le FMI pourrait refléter de manière adéquate la taille, la population, le produit intérieur brut (PIB) et le rôle joué par les pays du monde en donnant davantage la parole aux pays sous-représentés.
Les experts précisent que la promotion de M. Zhu est conforme aux attentes du marché et qu'elle modifierait le paysage économique mondial, car les économies émergentes comme la Chine tirent actuellement la croissance économique mondiale.
M. Zhu a souligné à plusieurs reprises que la dynamique du développement économique mondial est en train de changer, car les marchés émergents ont contribué pour environ 70% à la croissance économique mondiale de l'année dernière.
Le FMI a prédit le mois dernier dans son rapport "Perspectives de l' économie mondiale" que l'économie mondiale devrait connaître une croissance moyenne de 4,3% cette année, avec les économies développées atteignant 2,2% et les économies émergentes, 6,6%.
Etant donné que les économies émergentes exercent actuellement une grande influence sur l'économie globale interconnectée et l'ère post-crise, Mme Lagarde a indiqué mardi que M. Zhu jouera un rôle important en "relevant les défis auxquels font face nos membres dans la periode à venir, et dans le renforcement de la compréhension du FMI vis-à-vis de l'Asie et, plus généralement, des marchés émergents".
Mme Lagarde a également proposé mardi la nomination de David Lipton, un conseiller de la Maison blanche, au poste de premier directeur général adjoint pour succéder à John Lipsky dont le mandat se terminera en août.
Les analystes ont indiqué que, bien que la première femme à la tête du FMI ait réalisé des avancées importantes dans la sélection de l'équipe de direction, son équipe de direction et elle sont confrontés à des tâches ardues. Parmi celles-ci: l'assistance à l'Europe confrontée à la crise de la dette, la facilitation d'une reprise économique mondiale équilibrée et solide, et le renforcement de la gouvernance, de la légitimité et de la diversité du FMI. |