Sylvie Bermann
Sylvie Bermann, la première femme ambassadeur de France en Chine, a pris ses fonctions le 7 mars dernier. Les visites mutuelles diplomatiques entre la Chine et la France sont actuellement fréquentes, on parle d'une « visite de ministre chaque mois » en 2011. Mme Bermann, qui parle chinois couramment, a évoqué son expérience extraordinaire en Chine depuis 1976, lors d'un entretien accordé au quotidien Xinjingbao (Les Nouvelles de Pékin).
Il s'agit de son troisième séjour en Chine. Elle a découvert le pays pour la première fois il y a 35 ans, en tant qu'étudiante à l'Université des Langues et Cultures de Beijing. C'était alors la dernière année de la Révolution culturelle (1966-1976), durant laquelle les étudiants allaient souvent travailler à la campagne ou à l'usine. Elle aussi a repiqué des plants de riz dans une commune populaire pendant une semaine.
Elle ne décrit pas son travail à la campagne comme épuisant, elle a plutôt trouvé l'expérience intéressante.
Sa deuxième expérience en Chine a eu lieu au début de l'ère de réforme et d'ouverture. Elle était secrétaire à l'ambassade de France, tandis que la métamorphose du pays se mettait en marche. Les changements sont bien plus profonds aujourd'hui selon elle. Le dynamisme, la vitalité, l'hospitalité et la curiosité des jeunes Chinois l'impressionnent. La modernisation des villes réussit parfois à conserver leurs particularités traditionnelles. À Xi'an notamment, l'héritage des dynasties Han et Tang reste bien visible.
Elle s'est immergée dans la longue histoire chinoise tandis qu'elle était à l'Institut d'études politiques de Paris. Elle a demandé à interrompre ses études pendant un an pour se rendre en Chine. Aujourd'hui, le fait d'interrompre ses études pendant un an pour aller étudier dans un autre pays est devenu une tradition de l'Institut d'études politiques de Paris, et beaucoup d'étudiants choisissent la Chine, souligne-t-elle.
Elle souhaite renforcer les relations bilatérales dans tous les domaines durant son mandat, cette année avec un accent sur le G20, puisque la France en est la présidente. Elle énumère les événements des deux pays en 2011 : le dialogue stratégique sino-français, la visite en Chine du ministre français des Affaires étrangères, le déménagement de l'ambassade de France, etc. Elle espère que le nouveau siège sera une plateforme diplomatique plus utile et donnera une image plus moderne de la France.
En ce qui concerne ses contacts avec les fonctionnaires chinois, elle les qualifie d'« excellents ». Le même adjectif peut être utilisé pour qualifier les relations bilatérales actuelles.
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