Le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, a entamé samedi à Libreville une visite de travail de 24 heures dont les enjeux majeurs sont les relations internationales et la coopération économique entre Libreville et Beijing.
Yang Jiechi séjourne dans un pays actuellement membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. La Chine dotée d'un droit de veto au sein de ce conseil souhaite harmoniser ses points de vue avec ceux du Gabon sur certaines questions cruciales telle la reforme du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Gabon est un pays stratégique pour la diplomatie chinoise. Par ailleurs, le Gabonais Jean Ping préside actuellement la Commission de l'Union africaine, une des plus représentatives institutions du continent. La Chine devenue l'un des premiers partenaires économiques de l'Afrique ne peut pas ignorer le rôle de cette institution sur le continent.
Au niveau bilatéral, le Gabon et la Chine entretiennent d'excellentes relations de coopération économique. Et les deux pays ont la volonté de booster davantage cette coopération.
Dès son arrivée dans la capitale gabonaise, le ministre chinois n'a pas fait mystère de cet impératif.
"Le président et moi-même avons tous exprimé la volonté de maintenir les échanges de haut niveau entre nos deux pays", a-t-il déclaré à la sortie de l'audience que le chef de l'Etat gabonais Ali Bongo Ondimba lui a accordée dès son arrivée.
L'ambassadrice de Chine au Gabon Li Fushun a signé à cette occasion avec le ministre gabonais de l'Economie, Magloire Gambia, un accord relatif à l'octroi par le gouvernement chinois d'un crédit préférentiel de 800 millions de yuans (environ 130 millions de dollars), un crédit destiné à la rénovation et à la modernisation du réseau électrique de Libreville.
Absentes il y a quelques années dans le vaste chantier des bâtiments et de travaux publics, les sociétés chinoises ont fait une entrée en force depuis le début des années 2000. En moins de 5 ans, elles ont obtenu, après appel d'offres, d'importants contrats de construction de routes.
Après la construction successive, en une décennie, des palais de l'Assemblée nationale et du Sénat, sans oublier la majestueuse maison de la radio, les Chinois sont à pied d'œuvre sur le chantier de construction à Libreville d'un stade devant accueillir des matches de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en janvier 2012.
Ils construisent également un gigantesque barrage hydroélectrique vers Franceville au sud est du Gabon. Dénommé Grand Poubara, ce barrage produira 160 mégawatts nécessaires pour industrialiser cette région riche en manganèse.
Ces nombreux chantiers chinois sont la preuve que la coopération bilatérale entre la Chine et le Gabon, ancienne de 37 ans en avril 2011, est une longue saga loin de s'arrêter en si bon chemin. |