Premièrement, après les revers de 2008, on peut estimer que la politique du gouvernement français envers la Chine a gagné en expertise.

En 2008, les relations sino-françaises ont connu revers sur revers. On se souvient de la réception du dalaï-lama par le dirigeant français en décembre 2008, qui, en tant qu'acte portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Chine, a entraîné un grave recul des relations entre les deux pays. De toute évidence, la Chine n'en est point responsable. Pourtant, cette crise a trouvé rapidement une issue grâce aux efforts conjugués des deux parties. Le 1er avril 2009, les deux gouvernements ont publié un « communiqué de presse sino-français ». Le même jour, le président Hu Jintao et le président Sarkozy ont eu une entrevue à Londres, à l'occasion du Sommet financier du G20. Cette rencontre a témoigné de la restauration rapide des relations sino-françaises après ces revers temporaires.

Selon divers analystes, ces tensions étaient dues principalement à la compréhension insuffisante de la position de principe de la Chine par le nouveau gouvernement français, la politique chinoise de ce dernier n'étant pas suffisamment stable et mûrement réfléchie. Un média parisien avait commenté l'affaire en ces termes : Nicolas Sarkozy s'est déclaré désireux de continuer la politique chinoise de Jacques Chirac, tout en voulant appliquer « la rupture » et l'« atlantisme ». D'où ses fluctuations sur le plan politique et l'influence négative sur les relations franco-chinoises.

Depuis, la politique du gouvernement français vis-à-vis de la Chine est devenue plus rationnelle et plus mûre, car l'ingérence dans les affaires intérieures de la Chine et les actions irrespectueuses de ses intérêts et préoccupations fondamentaux portent atteinte non seulement aux relations sino-françaises, mais aussi, dans une large mesure, à l'image internationale de la France. Le 1er avril 2009, les deux pays ont publié un communiqué de presse dans lequel on lit entre autres ceci : « La France mesure pleinement l'importance et la sensibilité de la question du Tibet et réaffirme qu'elle s'en tient à la politique d'une seule Chine et à sa position selon laquelle le Tibet fait partie intégrante du territoire chinois [… ] La France récuse tout soutien à l'indépendance du Tibet sous quelque forme que ce soit ».

En recevant le conseiller d'État chinois, Dai Bingguo, en juillet 2009 à Paris, le président Sarkozy a déclaré notamment que la France attachait une grande importance au développement de ses relations avec la Chine et qu'il était heureux de la tendance des relations bilatérales à l'amélioration et au développement. En septembre dernier, les présidents des deux pays ont eu une nouvelle entrevue à New York, et l'Élysée était d'avis que les relations franco-chinoises se développaient à l'allure du TGV. En recevant le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi en février dernier à Paris, le président Sarkozy a réaffirmé l'importance accordée par la partie française à ses relations avec la Chine et a hautement apprécié les réalisations de la Chine et le rôle qu'elle joue dans les affaires internationales.

Attachant une grande importance à sa deuxième visite d'État en Chine, le président Sarkozy était accompagné non seulement de son épouse, mais aussi de cinq ministres de premier plan, de plusieurs parlementaires influents et d'hommes d'affaires représentant vingt multinationales françaises. Son arrivée à Beijing a été précédée par une visite à Xi'an où le couple présidentiel a admiré les guerriers et chevaux en terre cuite de la dynastie Qin. Ce geste montre son attachement et son aspiration à la vieille culture chinoise. Pour un président affairé comme M. Sarkozy, cette visite de trois jours en Chine est un arrangement diplomatique exceptionnel. Dans l'interview qu'il a accordée à l'Agence Xinhua, avant son départ pour la Chine, le président Sarkozy a déclaré franchement : « Des malentendus existaient entre nos deux pays, mais tout cela appartient désormais au passé. » « Ma ferme confiance en l'avenir de la Chine est pour moi plus importante que jamais. » À travers les propos tenus par le président Sarkozy ces 12 derniers mois, nous pouvons constater qu'il est disposé à considérer et à planifier le développement ultérieur des relations bilatérales dans un esprit encore plus sérieux et plus ferme.