La Chine a de grandes attentes pour la Conférence de l'ONU sur le changement climatique à Copenhague, qui devra aboutir à un succès pour lancer des mesures visant à éviter le réchauffement mondial désastreux, a indiqué dimanche le vice-ministre chinois des Affaires étrangères He Yafei.
Les chefs de gouvernement sont arrivés à Copenhague en fin de semaine pour travailler à un accord sur deux projets qui ont résulté d'une semaine de discussions dans le cadre des négociations de l'ONU sur le climat, sur fonds d'attentes que les négociateurs de plus de 190 pays concluent un accord pour lutter contre le changement climatique.
"Le changement climatique est un défi auquel toute la communauté internationale fait face, l'échec de la conférence de Copenhague sur le climat n'est pas une option", a déclaré M. He dans une interview accordée à l'agence de presse Xinhua.
"En tant que grand pays, la Chine fera sa part, c'est pourquoi nous avons adopté une approche constructive et positive dans les négocations à Copenhague et ailleurs", a expliqué le responsable chinois.
Le mois dernier, la Chine a annoncé qu'elle réduirait de 40 à 45% l'intensité des émissions de carbone par unité de son PIB en 2020 par rapport à l'an 2005. En fin de semaine, le Premier ministre chinois Wen Jiabao se joindra à une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement à Copenhague pour participer à un sommet sur le climat.
M. Wen expliquerait la politique, le plan d'action et les propositions de la Chine sur le changement climatique, a révélé M. He, ajoutant que la présence de M. Wen démontre l'importance que la Chine accorde au problème du réchauffement mondial et aux négociations sur le climat.
Des progrès ont été enregistrés lors de la première semaine de négociations, mais les groupes négociateurs restent toujours divisés sur certains points clés, tels que la réduction des émissions des pays développés et le soutien financier pour les pays en développement, a précisé le ministre chinois.
Lors d'une réunion de l'ONU sur le climat, les scientifiques ont proposé une réduction des émissions de carbone d'entre 25% et 40% pour les pays riches d'ici 2020 afin de mettre le réchauffement mondial sous contrôle, mais l'engagement fait jusqu'à présent par les pays développés s'élève collectivement à entre 16% et 18%, a-t-il poursuivi.
S'agissant du financement, l'ONU estime que les pays en développement ont besoin d'un fonds annuel de 100 milliards de dollars pour s'attaquer aux impacts du changement climatique, mais les pays riches ne proposent que 10 milliards de dollars dans les trois prochaines années sans aucun engagement à moyen et à long terme, toujours selon le ministre chinois.
"C'est l'heure pour les pays développés de démontrer leur volonté politique et de la traduire en objectifs de réduction des émissions substantiels", a souligné M. He.
Selon lui, la Chine n'agit pas moins que les autres pays, et même plus, dans la lutte contre le changement climatique. L'objectif de la Chine en matière de réduction de l'intensité de carbone montre que la Chine vise plus haut que les pays développés, a-t-il affirmé.
Les émissions de carbone par unité du PIB dans les pays développés ont été réduites de 26% entre 1990 et 2005, et baisseront de 30 à 40% d'ici 2020 selon leur actuel engagement, mais la Chine a promis une réduction d'entre 40% et 45%, a-t-il fait remarquer.
"Les efforts de la Chine sont inconditionnels et ne sont pas liés à la réduction des émissions des autres pays. La Chine a fait des contributions remarquables à la lutte mondiale contre le changement climatique", a souligné M. He.
"La Chine continuera de travailler avec d'autres pays pour oeuvrer à l'obtention d'un résultat fructueux lors de la conférence de Copenhague", a-t-il conclu. |