Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) devraient apporter aux négociations sur le changement climatique à Copenhague des objectifs plus remarquables sur la réduction de leurs émissions de carbone, a indiqué mardi le négociateur en chef chinois aux négociations de l'ONU sur le changement climatique.
Les objectifs américains sur la réduction des émissions et l'appui financier aux pays en développement sont les clefs pour le succès de l'actuelle conférence sur le changement climatique à Copenhague, a déclaré Su Wei, chef adjoint de la délégation chinoise à la conférence, lors d'un point de presse.
A la veille de la conférence de Copenhague, Washington s'est engagé à réduire ses émissions de carbone de 17% d'ici à 2020 par rapport au niveau de 2005, soit une réduction de 4% par rapport au niveau de 1990. Cet engagement américain ne peut pas être considéré comme "remarquable", a souligné M. Su.
Des spécialistes du climat ont proposé une réduction de 25 à 40% des émissions de carbone pour contrôler le réchauffement mondial.
Les attentes sont élevées vis-à-vis de la conférence qui doit chercher un traité juridiquement contraignant sur la future réduction des émissions du gaz à effet de serre après la fin de la première période d'engagement du protocole de Kyoto en 2012.Cependant, les Etats-Unis veulent seulement un accord politique à la conférence.
Le président américain, Barack Obama, qui avait au départ prévu un voyage à Copenhague durant les premières étapes de la conférence, rejoindra plus de 100 autres dirigeants mondiaux pour les étapes plus cruciales de la conférence la semaine prochaine.
Le négociateur en chef chinois a également noté que l'objectif de l'UE, qui a promis une réduction volontaire de 20% par rapport au niveau de 1990 et d'augmenter l'objectif jusqu'à 30% si d'autres augmentent aussi leur objectif, est "loin d'être suffisant".
En vertu de la Convention-Cadre des Nations Unies sur le changement climatique et le protocole de Kyoto, "les pays développés doivent prendre la tête dans la réduction des émissions de carbone avec une grande avance", a affirmé M. Su.
Commentant un "pic" d'émissions mondiales proposé dans l'avant-projet danois, M. Su a indiqué que la création d'une année pic pour les émissions n'est pas équitable pour le monde en développement et qu'il est encore trop tôt pour parler d'année pic.
Les propos de M. Su se sont fait l'écho des critiques du Groupe des 77 (G-77) et de la Chine contre les pays développés mardi pour leur tentative de "transférer la responsabilité de s'attaquer au changement climatique et à ses effets négatifs sur les pays en développement". |