Le quotidien hongkongais Singtao a publié le 21 août un article sur l'évolution de la vie populaire de la partie continentale de Chine. En voici un extrait :
Au cours des 60 dernières années, la vie du peuple chinois est passée d'une époque où les tickets de rationnement des céréales (Liangpiao) et de tissus (Pupiao) étaient plus précieux que les billets de banque, à une époque où la vie matérielle du peuple est de plus en plus confortable et où le pays est la troisième puissance économique mondiale. À la fondation de la Chine nouvelle, le pays comptait une population de 540 millions de personnes, et il s'agissait d'un défi énorme de régler les problèmes de la faim, du froid et des vêtements.
Au milieu des années 50, on a dû mettre en place la distribution de tickets de rationnement des céréales et des tissus. En septembre 1954, le gouvernement a établi un plan sur l'achat et la distribution du coton. Chaque citoyen recevait sa quotepart de tissus sur les tickets qu'il possédait. Il n'y avait que trois couleurs de tissu en général : le gris, le bleu et le vert. C'est pourquoi, à cette époque, les étrangers surnommaient les Chinois les « fourmis bleues ».
Et il n'avait pas d'autre mode que le costume Zhongshan. La plupart des gens faisaient comme leurs hommes d'État et portaient le costume Zhongshan. Hu Yaobang, ancien secrétaire général du Parti communiste chinois, est devenu le premier homme d'État à revêtir un costume occidental et une cravate. C'est seulement à compter de décembre 1983 que les Chinois commencent à avoir le choix dans l'habillement après la suppression des tickets de tissus.
Par ailleurs, le régime des tickets de céréales était entré en vigueur en 1955. Les citadins recevaient leur quotepart par mois en fonction de leur âge et de leur poste de travail. Puis ils allaient aux stations de céréales pour échanger leurs tickets contre des rations. Xu Shanbin, collecteurs de billets, décrit les tickets de céréales comme des billets de vie, beaucoup plus importants que les billets de banque. « Sans billets de banque, on pouvait encore survivre, mais sans billets de céréales, la mort n'était pas loin », se souvient M. Xu.
En févier 1993, les billets de céréales ont été supprimés par le Conseil des affaires d'État. La Chine est passée d'une économie planifiée à une économie de marché.
En ce qui concerne l'habitation, les Chinois étaient habitués à recevoir un logement du gouvernement ou de leur unité de travail sous l'ancien régime de distribution des logements. Maintenant, cela est histoire ancienne avec la commercialisation des logements. Le marché immobilier est complètement libre, ouvert et surchauffe par fois, le gouvernement devant y intervenir de temps en temps pour lui donner sa direction macroéconomique. On peut expliquer ceci par une pratique du socialisme à la chinoise. Ye Guohua, directeur de l'Institut de recherche sur les politiques, explique : « La Loi sur la propriété, approuvée par l'Assemblée nationale du peuple en 2007, a marqué l'ouverture d'une nouvelle ère et permet aux Chinois de réaliser leur rêve de devenir propriétaires ».
Avant 1979, les particuliers ne pouvaient pas posséder d'automobiles, et les différentes catégories de voitures de fonction correspondaient aux différentes classes des fonctionnaires. Le vélo fut pendant longtemps le principal mode de transport des Chinois après les années 1950 et l'un des signes de la fortune familiale. En février 1984, le Conseil des affaires d'État a permis par un ordre administratif aux particuliers d'acquérir une automobile.
« La construction matérielle a duré 30 ans en Chine depuis la mise en application des politiques de la réforme et de l'ouverture vers l'extérieur du pays. La Chine a tiré profit du savoir et des civilisations des autres pays et son prochain développement portera sur la construction de systèmes immatériels », indique Ye Guohua, qui pense que ceci posera un nouveau défi extraordinaire aux chefs d'État, au gouvernement et au parti au pouvoir en Chine.
Célébrations de la 60e Fête nationale de la Chine Nouvelle |