La Chine a réalisé un énorme progrès dans la réduction de la pauvreté depuis son adoption de la politique de réformes et d'ouverture en 1978, a indiqué Fang Cheng, un économiste de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans un entretien avec Xinhua.

En zone rurale chinoise, le nombre d'habitants vivant sous le seuil d'un dollar par jour est passé de 490 millions (M) en 1979 à près de 90 M en 2002, a précisé M. Fang, dans le QG de la FAO à Rome.

De 1978 à 1984, la population vivant dans la pauvreté a connu une baisse de 300 M de personnes, a rappelé M. Fang, ajoutant qu'il est juste de déclarer que la Chine a apporté la plus grande contribution aux efforts mondiaux pour réduire la pauvreté.

Il a attribué cette réalisation à la croissance économique durable en Chine et à l'adoption par le gouvernement de Beijing d'une série de politiques de développement en faveur de la réduction de la pauvreté.

Il s'agit du résultat de la réforme réussie dans le secteur de l'agriculture, qui a promu la gestion de la terre par contrat de responsabilités du foyer-paysan, et la hausse des prix d'achat de l'Etat des produits agricoles, a expliqué cet expert de la FAO.

Grâce à la réforme, le rendement et les revenus agricoles se sont améliorés de manière remarquable en Chine, où les revenus per capita dans les régions rurales ont augmenté de 90% sur la période de 1980 à 1985, a-t-il indiqué.

Les progrès dans la science et la technologie et les investissements dans le secteur public en zone rurale sont les deux forces d'impulsion dans le développement agricole en Chine, a poursuivi l'expert.

Selon les statistiques, les rendements par unité de maïs, de riz et de blé en Chine ont accru respectivement de 113%, 72% et 204% de 1977 à 2006, tandis que le taux de croissance de ces trois céréales au niveau international a été de 62%, 59% et 67% durant la même période.

Ce responsable de la FAO a également loué la Chine pour son rôle important dans le maintien de la stabilité des prix des denrées alimentaires sur les marchés internationaux.

La Chine, qui adhère à sa politique d'auto-suffisance dans la production agricole, est devenue un facteur important dans la stabilisation des prix des denrées alimentaires, a indiqué M. Fang.

La production de céréales en Chine a totalisé 434 M de tonnes en 2006, soit une croissance de 95% contre les 222 M de tonnes en 1977, a précisé M. Fang, citant un rapport de la FAO.

Pendant cette période, la production mondiale de céréales est passée de 1.123 milliards (mds) de tonnes à 1.935 mds de tonnes, soit une croissance de 72%, selon ce même rapport.

La Chine, pays le plus peuplé dans le monde, a réussi à nourrir un cinquième de la population mondiale, et l'importance du pays dans la garantie de la sécurité alimentaire mondiale est évidente, a ajouté M. Fang.

Durant l'année passée, les prix des denrées alimentaires ont connu une croissance rapide au niveau international en raison de la montée des prix pétroliers et des mauvaises conditions climatiques. Les prix du blé, du riz et du maïs ont respectivement grimpé de 40%, 48% et de 80% de juillet 2007 à juillet 2008.

En Chine, les prix des céréales ont été relativement stables avec seulement une croissance de près de 10% durant la même période, ce qui permet au pays de jouer un rôle positif dans la promotion du rétablissement des marchés mondiaux, a-t-il précisé.

Toutefois pour l'expert de la FAO, la Chine est cependant confrontée à plusieurs défis dans sa lutte contre la famine et la pauvreté, notamment le rétrécissement des terres cultivables, le changement climatique, la hausse de la demande alimentaire et le développement régional déséquilibré.