Le dossier du Tibet est une affaire intérieure de la Chine et ne doit donc pas être internationalisé, a indiqué Mohan Guruswamy, fondateur et président du Centre pour les alternatives de la politique à New Delhi.
"Le Tibet est une partie de la Chine. Il est naturel et raisonnable pour le Dalaï Lama de trouver une solution pour le Tibet dans le cadre de la structure de la Chine", a fait savoir ce chef spirituel dans un entretien exclusif accordé à l'agence Xinhua.
"Le Dalaï Lama doit se rendre à Beijing pour négocier, au lieu d'aller à Washington rencontrer Mme Pelosi (Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis)", a souligné M. Guruswamy.
Fort de riches expériences dans les secteurs privé, académique et de gouvernance, M. Guruswamy a créé le Centre pour les alternatives de la politique à New Delhi en 2003 avant d'effectuer sa première visite au Tibet.
"Durant ma visite au Tibet il y a quatre ans, j'ai vu un grand nombre d'écoles, de temples et de bibliothèques. Le gouvernement chinois a créé de nombreux emplois et le commerce est prospère au Tibet. C'est exactement ce qu'est le devoir d'un gouvernement. La Chine a honoré ses responsabilités au Tibet", a affirmé M. Guruswamy.
En ce qui concerne la médiatisation des émeutes du 14 mars à Lhasa, chef-lieu du Tibet, M. Guruswamy a remis en cause le parti pris sinophobe des médias occidentaux, qui sont profondément influencés par leurs directions hostiles à la Chine.
La Chine est devenue "l'ennemie des pays occidentaux" pour un bon nombre de raisons, avec comme points d'orgue leur jalousie vis- à-vis du développement économique de la Chine, et leurs craintes de l'essort de la Chine, a-t-il fait remarquer.
"Ils (les pays occidentaux) craignent d'être remplacés", a déclaré M. Guruswamy, ajoutant que l'Inde pourrait faire face, dans un proche avenir, aux mêmes critiques de la part de l'Occident.
"La Chine et l'Inde doivent se faire confiance, se traiter comme de vraies amies, au lieu d'être soupçonneuses l'une de l'autre", a-t-il souligné.
Il a fait état d'une différence dans la politique indienne concernant le Dalaï Lama par rapport à celle en 1959. Aujourd'hui, le Dalaï Lama et ses fidèles sont traités comme des hôtes en Inde.
"L'Inde ne luttera pas pour des hôtes en visite. Entre le dragon (Chine) et l'éléphant (Inde), le Dalaï Lama est trop petit", a martelé M. Guruswamy. |