Le scandale des travailleurs forcés a entraîné la condamnation de 95 officiels de la province septentrionale du Shanxi, certains ayant été exclus du poste qu'ils occupaient au Parti ou au sein du gouvernement, d'autres ayant reçu des avertissements pour laxisme dans leur travail de contrôle et manquement à leurs devoirs.
La commission provinciale de contrôle de la discipline du Parti communiste chinois (PCC) a prononcé ces sanctions lundi à l'encontre d'officiels de 8 districts de Linfen et Yuncheng.
Le secrétaire de la commission Yang Senlin a déclaré que parmi ces 95 personnes figuraient 12 officiels à l'échelon du district et 6 officiels à l'échelon municipal.
Au district de Hongtong, centre du scandale, Sun Yanlin, chef du gouvernement du district et secrétaire adjoint du comité du PCC pour le district, a été renvoyé du poste qu'il occupait au Parti, tandis que la commission a également recommandé à l'Assemblée populaire du district de le renvoyer de son poste au gouvernement.
Gao Hongyuan, secrétaire du comité du PCC pour le district de Hongtong, a reçu un "blâme". La commission a également donné un blâme à Wang Zhenjun, chef adjoint du gouvernement du district, et a conseillé à l'Assemblée populaire du district de le renvoyer de son poste gouvernemental. La commission a également conseillé le renvoi de deux autres officiels du district de Hongtong.
Yang a déclaré que 8 officiels faisaient actuellement l'objet d'une enquête du département judiciaire.
L'emploi de travailleurs forcés a fait les gros titres de la presse le mois dernier, après que plus de 400 parents de la province cenrale du Henan ont publié un appel à l'aide sur Internet, affirmant que leurs enfants portés disparus avaient été vendus comme travailleurs forcés à de petites briqueteries du Shanxi et du Henan.
Le 22 juin, 359 personnes, dont 12 enfants, ont été sauvées des briqueteries illégales du Shanxi et la police a arrêté 38 personnes. La police du Henan a sauvé 217 personnes, dont 29 enfants, et arrêté 120 personnes dans une opération de quatre jours, au cours de laquelle plus de 35 000 policiers ont contrôlé 7 500 briqueteries.
Le Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN, parlement chinois), a adopté le 29 juin une loi sur le contrat de travail suite à la révélation de ces pratiques illégales, afin de protéger au mieux les droits des travailleurs. La loi rend notamment les contrats de travail écrits obligatoires.
Si l'employeur ne signe pas de contrat de travail dans une période d'un an après le début du contrat du salarié, alors la nouvelle loi estime que l'employeur a conclu un contrat de travail à durée indéterminée.
"Les employeurs ne doivent pas obliger leurs salariés à effectuer des heures supplémentaires et les salariés peuvent mettre fin à leur contrat de travail sans attendre la fin du préavis, si on les contraint à travailler par la violence, la menace ou en entravant leur liberté personnelle".
La loi entrera en application le 1er janvier 2008.
Jusqu'à aujourd'hui, plus de 30 patrons et salariés de briqueteries ont été inculpés dans des affaires liées au scandale des travailleurs forcés. Ils sont accusés d'avoir exploité des salariés dans des conditions affreuses, et d'en avoir blessé volontairement d'autres.
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