Que craint l'Occident ?
A la différence de l'opinion publique en Afrique, les médias occidentaux continuent d'émettre des critiques sur des sujets récurrents : l'énergie, les droits de l'homme et les relations sino-africaines. Certains d'entre eux sont allés jusqu'à affirmer que la Chine aurait l'intention de piller les ressources stratégiques de l'Afrique, comme le pétrole, et que l'extension de ses influences politiques et économiques sur ce continent serait la manifestation d'une « politique néo-colonialiste ».
Ce à quoi le ministre assistant chinois des Affaires étrangères Zhai Jun a rétorqué : « Ces dernières années, la Chine a importé de l'Afrique 30 millions de tonnes de pétrole par an. Je ne comprends pas pourquoi cela importune certaines personnes au point qu'elles accusent la Chine d'arracher des ressources à l'Afrique alors que nous n'avons rien dit à propos des 100 millions de tonnes de pétrole africain importés par d'autres pays ».
Selon des analystes, certains pays occidentaux s'en prennent à la Chine parce qu'ils font référence à leurs propres intérêts en envisageant le rapprochement entre la Chine et l'Afrique. Mais les intérêts de l'Occident ne sont pas ceux de l'Afrique. M.Lehmann, spécialiste allemand des affaires africaines, est d'avis que l'entrée de la Chine en Afrique intensifie la concurrence sur ce continent et fait ressentir une crise aux pays qui se considéraient souvent en Afrique comme des « métropoles ». Mais du point de vue de l'Afrique, cette concurrence rehausse la position de ce continent sur le marché mondial et met l'Afrique en meilleure position dans ses négociations avec l'Occident. Cela aide à élever le statut international de l'Afrique et favorise l'émergence de ce continent.
Le professeur Harry Broadman, conseiller économique de la Banque mondiale pour la région africaine, estime la forte présence de la Chine en Afrique comme le symbole d'un important tournant de l'économie internationale : les relations dépendantes Sud-Nord dans l'investissement et le commerce ont commencé à devenir des relations coopératives Sud-Sud. Selon lui, ces nouvelles relations aideront les pays africains dépendant excessivement de la production et de l'exportation de quelques produits à se transformer en une communauté économique plus diversifiée. « Les échanges et les investissements entre les pays africains d'une part et la Chine et l'Inde de l'autre représentent à nos jours l'occasion la plus importante et la plus rare d'accélérer le développement de l'Afrique, d'accroître le commerce panafricain et d'accélérer l'insertion de l'Afrique dans l'économie mondiale », a-t-il souligné. Et de conclure : « Voilà ce que les pays en développement espèrent voir ».
China.org.cn 2007/02/12
|