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Jacques Fourrier (L'auteur est un journaliste et commentateur français basé à Beijing)
La conférence de presse du ministre chinois des Affaires étrangères est un moment que les observateurs étrangers suivent de près et cette année n'a pas dérogé à la règle. Près de deux heures durant, dans la matinée du 8 mars, Wang Yi, qui est aussi conseiller d'Etat, a répondu à certaines questions brûlantes d'actualité, et l'Afrique a évidemment fait l'objet de commentaires. Concernant les relations sino-africaines, notamment dans le cadre de l'Initiative des Nouvelles routes de la Soie (aussi connue sous le nom de l'initiative de « La Ceinture et la Route »), Wang Yi s'est montré particulièrement incisif en répondant aux allégations de « diplomatie de la dette » et de « néocolonialisme » de la Chine en Afrique, les réfutant vigoureusement.
Wang Yi l'a répété : la Chine ne pratique absolument pas de « politique néocoloniale » en Afrique et ne veut pas faire tomber les pays africains dans le « piège de la dette ». Il a souligné les accomplissements récents dans la coopération et le partenariat sino-africain, de la construction de projets d'infrastructure aux échanges humains, et le rôle de la Chine dans le développement économique des pays concernés. Les pays africains prennent de plus en plus exemple sur le modèle de développement de la Chine, a-t-il noté, et s'impliquent sans cesse et toujours plus en avant dans leurs relations avec la Chine, qu'il s'agisse des huit mesures phares proposées par le président chinois Xi Jinping lors du dernier Forum sur la coopération sino-africaine en septembre 2018 à Beijing. « Les relations de la Chine avec l'Afrique sont actuellement parvenues à la meilleure période de leur histoire, et la coopération mutuellement bénéfique entre la Chine et l'Afrique continuera à rester au premier plan dans la coopération internationale avec l'Afrique », a souligné Wang Yi.
Les accusations lancées par certains selon lesquelles la Chine pratiquerait une forme de « néocolonialisme » en Afrique et qu'elle enserrerait les pays africains dans le « piège de la dette » sont infondées et visent à jeter le discrédit sur la Chine. De nombreux dirigeants africains se sont d'ailleurs déjà élevés contre ces allégations, répondant positivement et sans hésitation aux appels de la Chine de créer une « communauté de destin avec l'Afrique ».
De même, certains pays se montrent critiques ou sceptiques à l'égard de l'Initiative des Nouvelles routes de la Soie, que la plupart des observateurs qualifient pourtant de « plus grande plate-forme de coopération au monde », et avec laquelle 123 pays et 29 organisations internationales ont déjà passé des accords avec la Chine. Wang Yi a insisté pour dire que cette initiative chinoise mise en place il y a déjà 6 ans par le président Xi Jinping ne vise pas à enfoncer certains pays dans le « piège de la dette », mais qu'il s'agit au contraire d'une occasion pour les populations de partager les fruits du développement. Elle n'est pas non plus un instrument au service d'ambitions géopolitiques, mais elle respecte les principes fondamentaux de politique étrangère qui prévalent depuis toujours dans la diplomatie chinoise.
Il est par conséquent nécessaire de dépasser le stade des allégations et de forger un véritable partenariat pour le développement de l'Afrique. La Chine a déjà à de nombreuses reprises fait connaître sa volonté de travailler avec les autres pays pour approfondir la coopération avec les pays africains. Cette coopération en pays-tiers permettra de consolider les acquis du développement et de dissiper tout malentendu quant aux intentions de la Chine. « La coopération sino-africaine a toujours été ouverte », a ainsi noté Wang Yi. « Nous sommes prêts à jouer un rôle de référence dans la coopération entre la Chine et l'Afrique et à pousser davantage de pays à prêter attention à l'Afrique, à lui accorder de l'importance, à y investir, à mettre en valeur ses avantages et à véritablement former une force commune pour travailler ensemble à la paix et au développement en Afrique. »
Pour témoigner un peu plus de cette volonté clairement affichée, la Chine organisera d'ailleurs le 2e Forum « Route et Ceinture » pour la coopération internationale fin avril à Beijing. « C'est une initiative majeure de la diplomatie chinoise », a remarqué Wang Yi. Cette édition aura une envergure plus importante que la première, qui verra la présence de plusieurs milliers de représentants de premier plan de plus de 100 pays et organisations internationales, sur le thème « Etablir ensemble la Ceinture et la Route pour partager un meilleur avenir. » Xi Jinping y présidera d'ailleurs une table-ronde de haut niveau.
Alors que la situation internationale évolue sans cesse de manière parfois imprévisible, dans un contexte géopolitique fragile et malgré la tentation de certains de se replier sur le protectionnisme et l'unilatéralisme, la diplomatie chinoise maintient son cap, et sa détermination à l'égard de l'Afrique reste ainsi inébranlable. Si la coopération sino-africaine connaît de plus en plus de succès, il est naturel qu'elle suscite parfois quelques doutes auprès de certains, et que l'on tente de jeter le discrédit sur les intentions de la Chine. « Après des décennies de dur labeur, la coopération sino-africaine est devenue un arbre imposant et aucune force ne peut l'ébranler », a déclaré Wang Yi, rappelant leur longue tradition d'amitié et de confiance. « Cette amitié sino-africaine a été mise à l'épreuve et les résultats de la coopération sino-africaine se sont désormais répandus sur le continent africain. »
Source:french.china.org.cn |