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Un nouvel élan pour la coopération sino-africaine

French.china.org.cn | Mis à jour le 23. 07. 2018 | Mots clés : Chine,Afrique

Le président chinois Xi Jinping effectue du 19 au 28 juillet une nouvelle tournée africaine, la première depuis sa réélection en mars dernier. Après une visite d’Etat aux Emirats arabes unis (EAU), au Sénégal et au Rwanda, il se rendra en Afrique du Sud pour prendre part du 25 au 27 juillet à Johannesburg au sommet annuel des BRICS, bloc regroupant les cinq plus grandes économies émergentes du monde (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Alors que le monde subit de grandes mutations, de renversements d’alliances, et des rivalités commerciales et économiques, cette tournée permettra d’insuffler un nouvel élan à la relation privilégiée et stratégique entre la Chine et le continent africain et d’ouvrir de nouvelles perspectives grâce à l’initiative de « La Ceinture et la Route » proposée par Beijing en 2013.

La présence chinoise contribue au dynamisme de l’Afrique

Le cabinet de conseil international McKinsey a publié en juin 2017 une étude intitulée « La danse des lions et des dragons », portant sur le partenariat économique entre l’Afrique et la Chine, montrant que les investissements chinois ont grandement contribué au dynamisme de l’économie africaine, notamment grâce aux créations d’emplois et aux transferts de connaissances et de technologies.

Selon McKinsey, la contribution chinoise en Afrique depuis le début des années 2000 a été cruciale pour le développement économique du continent. En moins de deux décennies, les échanges commerciaux ont connu une hausse moyenne annuelle de 20% et même de 40% pour les investissements chinois en Afrique. En termes d’échanges commerciaux, de stocks d'investissements, de croissance des IDE (investissements directs à l’étranger) étrangers ainsi que de financement des infrastructures et de l'aide publique internationale, l'étude montre que la Chine se classe partout parmi les quatre principaux partenaires de l'Afrique. « Aucun autre pays au monde n'atteint un engagement aussi profond dans ses partenariats avec le continent », souligne l'étude.

Outre l'introduction de nouveaux produits et de nouvelles technologies sur les marchés africains, la présence des entreprises chinoises s’accompagne d’économies d'échelle, permettant de réduire les coûts et les délais de livraison et participant à la compétitivité économique du continent.

McKinsey estime que les entreprises chinoises en Afrique vont passer à la vitesse supérieure et accélérer leur croissance sur le continent en se renforçant dans les secteurs existants, mais aussi en s'étendant à d'autres niches. Selon les projections du cabinet, elles pourraient réaliser un chiffre d’affaires de 440 milliards de dollars en 2025 (contre environ 180 milliards en 2015) si elles saisissent toutes les opportunités qui se présentent à elles sur le continent.

Il existe donc une marge considérable pour le développement des investissements et l'expansion des entreprises chinoises en Afrique. Les retombées sur les économies africaines seront alors considérables, avec des investissements supplémentaires en capital pour accroître leur productivité, améliorer leur compétitivité, et surtout générer des emplois pour des dizaines de millions de travailleurs africains. Par ailleurs, les pays africains pourront rattraper leur retard et entrer mieux armés dans la mondialisation.

Ouvrir de nouvelles perspectives

C’est dans ce contexte que s’inscrit cette tournée, qui sera l’occasion d’une remise à plat de la relation sino-africaine en offrant de nouvelles perspectives. Premier partenaire commercial de l'Afrique, la Chine entend poursuivre son engagement africain en étendant les domaines de coopération à de nouveaux champs.

Dans le sillage de l'expansion des entreprises chinoises en Afrique ainsi que des financements que la Chine accorde pour la réalisation de nombreux projets d’infrastructures, Beijing entend consolider ses relations avec les pays africains. C'est d'ailleurs le message que le président chinois a adressé aux chefs d'Etat à l’occasion du dernier sommet de l'Union africaine (UA) qui s'est tenu début juillet à Nouakchott, en Mauritanie. « Les pays africains continuent de parler d'une seule voix dans les grands dossiers régionaux et internationaux, et leur capacité à préserver la paix et la sécurité s'est grandement renforcée », avait noté Xi Jinping dans son message, dans lequel il se félicitait du processus d'intégration du continent que mène l'UA.

Il a aussi annoncé que le sommet du FOCAC, qui aura lieu à Beijing en septembre et dont le thème est « Construire ensemble une communauté de destin sino-africaine encore plus solide pour arriver à une coopération gagnant-gagnant », sera l'occasion pour son pays de renforcer ses relations avec l'Afrique.

La Chine s’est d’ailleurs engagée à aligner ses interventions dans le cadre de l'initiative de « La Ceinture et la Route » avec les projets du continent, notamment l'Agenda 2030 des Nations unies pour le Développement durable, l'Agenda 2063 de l'UA, mais aussi d’autres stratégies de développement des pays africains. « Beijing et l'Afrique œuvreront pour porter leur partenariat de coopération stratégique global à un nouveau niveau », a fait savoir Xi Jinping, qui a enjoint les dirigeants africains à contribuer pleinement au sommet du FOCAC « afin de discuter des projets concernant le développement de la coopération sino-africaine ».


Par Jacques Fourrier (journaliste et commentateur français basé à Beijing)

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Source:french.china.org.cn