Ambassadeur : la réconciliation sino-japonaise dépend du gouvernement japonais

Cheng Yonghua, ambassadeur de Chine au Japon et membre du 12e Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois.

L'ambassadeur de Chine au Japon, Cheng Yonghua, qui a suivi la visite au Japon de la chancelière allemande Angela Merkel, s'est fait l'écho de ses recommandations au gouvernement japonais.

« L'attitude de Merkel est claire, et réfléchir sur les heures les plus sombres de notre histoire est une condition nécessaire pour instaurer une veritable paix après la Seconde Guerre mondiale », a déclaré Cheng.

Il a également cité l'ancien président de la République fédérale d'Allemagne, Richard von Weizsäcker, décédé en janvier dernier : « Celui qui ferme les yeux devant le passé s'aveugle pour l'avenir ». Une citation que Merkel a elle aussi mentionnée lors de sa visite au Japon.

« Elle montre que le peuple allemand a regardé l'histoire en face et l'a assume. Cela devrait amener le Japon à réfléchir à reconsidérer son attitude. Comment le Japon, qui a agi en envahisseur lors de la Seconde guerre mondiale, empêchera-t-il l'histoire de se reproduire dans le futur ?

L'ambassadeur a aussi évoqué la Déclaration conjointe du gouvernement japonais et du gouvernement de la République populaire de Chine, publiée en 1972, qui stipule : « la partie japonaise est pleinement consciente de la responsabilité du Japon pour les énormes dommages causés au people chinois dans le passé, au cours de la guerre, et se fait de vifs reproches à ce sujet ». Il a ensuite cité la déclaration Murayama, faite par l'ancien Premier ministre japonais Tomiichi Murayam, qui disait : « Dans l'espoir qu'une erreur de ce genre ne soit plus commise à l'avenir, je regarde, dans un esprit d'humilité, ces faits irréfutables de l'histoire, exprime ici encore une fois mes sentiments de profonds remords et prononce des excuses venant du fond de mon cœur. Permettez-moi également d'exprimer mes sentiments de deuil profond pour toutes les victimes, tant ici au Japon qu'à l'étranger, de cette histoire ».

« Tels était l'attitude, et l'engagement envers la communauté internationale, du Japon au lendemain de la guerre. J'espère que le Premier ministre Shinzo Abe, ainsi que le gouvernement japonais, honoreront cet engagement et adopteront une attitude claire envers la communauté internationale d'ici le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le Japon doit réfléchir au crime d'invasion et aux massacres commis par les militaristes japonais. Il doit tourner la page, empêcher de nouvelles guerres d'éclater et préserver la paix », a déclaré l'ambassadeur.

Cheng a comparé la relation sino-japonaise à celle entre l'Allemagne et la France : « c'est une relation entre une victime et son agresseur. Si l'agresseur n'oublie jamais sa culpabilité et sa responsabilité, la victime est rassurée. Mais s'il refuse de reconnaitre son crime, c'est l'inverse qui se produit. »

Quant au moment où le Japon et la Chine seront véritablement réconciliés, l'ambassadeur a déclaré : « cela dépendra de l'attitude et du comportement de la partie japonaise à l'avenir. »

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