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Richard Artz, correspondant permanent de Paris Match, sur les sessions annuelles de l'APN et de la CCPPC

French.china.org.cn | Mis à jour le 13. 03. 2014 | Mots clés : Richard Artz, Paris Match, APN, CCPPC

Richard Artz, correspondant permanent de Paris Match à Beijing

Richard Artz, correspondant permanent de Paris Match à Beijing, qui avait couvert une dizaine de sessions de l'APN et trois sessions nationales des représentants du parti communiste de Chine (PCC), s'est exprimé sur la session de l'année 2014 de l'APN lors d'un interview accordé à china.org.cn.

• PIB

On est dans une période intermédiaire. On sent bien que le PIB a beaucoup monté dans les dernières années, et puis que maintenant ça se stabilise. C'est normal, c'est ce qui se passe en économie. Il y a eu des périodes de développement dans un pays qui en avait vraiment besoin, et une fois que le développement commence, il est moins important. Et donc, il est très important pour le pouvoir chinois d'arriver à maintenir un PIB au-dessus de 7,5 %. Les dirigeants chinois l'ont fixé à 7,5 %, mais je pense qu'ils espèrent que ce sera plus... c'était le cas cette année.

• Le budget de l'armée

Je ne pense pas que ce soit une menace. Je pense que la Chine a besoin de montrer qu'elle est capable d'être puissante en matière militaire, alors que jusqu'ici elle n'existait pas beaucoup dans ce domaine. Donc, elle développe son budget militaire de façon importante, mais ce n'est quand même pas au point d'avoir des difficultés avec ses voisins, qui sont eux-mêmes assez puissants, en particulier le Japon. Il y aura peut-être des incidents, mais je ne pense pas que ça peut dégénérer.

• L'action contre la corruption

La corruption, on n'y a pas fait très attention en Chine pendant une bonne vingtaine d'années. On laissait aller, parce qu'il y avait le développement. Maintenant, l'économie n'est plus aussi puissante, le développement du PIB n'est plus le même, donc il faut faire attention. Surtout parce que la population n'accepte plus que ses dirigeants soient corrompus. Il y a dans la population chinoise un rejet de la corruption, et c'est par précaution que les dirigeants chinois ont dit: "On arrête! Il faut maintenant faire des exemples, des campagnes contre la corruption, et puis on en parle beaucoup."

L'action contre la corruption en Chine, c'est assez sérieux. On a choisi des gens emblématiques qui avaient des pouvoirs et on leur a complètement enlevé leurs possibilités de s'enrichir. Il y a eu des jugements, c'est quelque chose que le gouvernement mène de façon serrée. Jusqu'où pourra-t-il aller? Est-ce qu'il y a un moment où certains dirigeants, notamment parce qu'ils sont un peu ou beaucoup corrompus, ne voudront plus de cette remise en cause? C'est difficile de répondre à ce genre de questions. D'autant qu'ils peuvent dire que des proches des dirigeants eux-mêmes sont corrompus. C'est un système complexe, mais qui je pense est indispensable en Chine. Il faut clarifier l'économie pour qu'elle se développe à nouveau, et que la population considère comme crédibles ses dirigeants.

• La pollution

Aujourd'hui, il fait très beau (rires). La pollution est un problème sérieux, qu'il va falloir régler avec d'autres moyens de chauffage par exemple. La pollution en Chine, c'est un problème qui va mettre du temps à être réglé. Je pense que les dirigeants sont conscients qu'il y a un vrai mécontentement. Il y a quelques années, on ne pouvait pas parler de la pollution. C'était un sujet quasiment interdit. Si, nous autres journalistes, demandions une interview à ce sujet, on ne nous répondait pas. Aujourd'hui, ce n'est plus du tout comme ça : le problème est abordé par la presse et par tout le monde. En quatre ou cinq ans, ça a beaucoup changé. On s'est rendu compte que c'était un problème qu'il fallait vraiment traiter.

• Relations Chine-UE, visite de Xi Jinping

Sa visite est assez complète. Je sais qu'il va à Amsterdam pour une conférence sur l'environnement, il va à Bruxelles pour voir les instances dirigeantes du marché commun, il va en France où il verra les dirigeants, et puis à Lyon, qui est une ville où s'étaient trouvés autrefois Deng Xiaoping et Zhou Enlai. Donc, le contact est bon avec la France actuellement. Ca n'a pas toujours été le cas sous Sarkozy, mais maintenant avec Hollande ça se passe plutôt bien. Et il y a une volonté française de voir les Chinois plus présents en France. Je pense que la visite du président chinois va accentuer cette donnée. Il ira en Allemagne aussi, ce qui est plus classique.

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Source: french.china.org.cn

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