Rigueur, stabilité et pragmatisme : les mots-clés du rapport d'activité de Li Keqiang

L'agriculture étant une garantie de la stabilité sociale et de la satisfaction du peuple, Li Keqiang estime qu'il faudrait toujours veiller à augmenter les dépenses du secteur agricole quels que soient les moyens financiers qui feraient défaut, à assurer les provisions alimentaires de base et à garantir la sécurité alimentaire pour l'ensemble de la population chinoise.

Qu'il s'agisse de la croissance économique ou de la promotion de la réforme, du bilan des réalisations ou des projets futurs, le rapport présenté par Li Keqiang, docteur en économie, se distingue également des précédents par son pragmatisme.

Et ce « pragmatisme » se définit par la volonté de ne pas dissimuler les problèmes. « Durant l'année écoulée, les difficultés ont été certes plus nombreuses que prévu, mais les résultats ont également été meilleurs que prévu », affirme en toute franchise le Premier ministre. Outre des indices tels que ceux de la croissance économique, du niveau des prix et des revenus des habitants, Li Keqiang a introduit dans son rapport deux indices de production qu'il « préférait observer » lorsqu'il était encore secrétaire du PCC pour le Liaoning. Il s'agit des chiffres de la consommation électrique et du volume des transports de marchandises. Ces derniers permettent en effet de vérifier, sous un autre angle, la crédibilité des indices des agrégats économiques.

En soulignant les efforts considérables déployés en 2013, le Premier ministre a indiqué avec lucidité les nombreux problèmes et difficultés auxquels doit toujours faire face la Chine, et notamment : les fondements trop peu solides d'une croissance régulière de l'économie chinoise, la présence de risques latents dans les domaines financier et monétaire, la surcapacité de production dans certains secteurs, la pollution de l'air, de l'eau et des sols dans certaines régions, un mécontentement de la population en ce qui concerne le logement, la sécurité alimentaire et pharmaceutique, les soins médicaux, les services aux personnes âgées, l'éducation, la redistribution des revenus, les expropriations, ainsi que le maintien de l'ordre social.

Le pragmatisme se traduit également dans des objectifs précis et des données mesurables, qui ont remplacé des mots d'ordre vides, ce qui est particulièrement visible dans les engagements faits au sujet du bien-être de la population.

Concernant l'emploi, socle du bien-être de la population, le rapport prévoit de créer plus de 10 millions d'emplois dans les villes, de sorte à épauler quelque 7,3 millions de jeunes diplômés universitaires et une quantité considérable de travailleurs migrants dans leur recherche d'un emploi. En matière de revenus, autre source du bien-être de la population, le rapport souligne l'importance d'augmenter le revenu des habitants des villes et des campagnes au fur et à mesure du développement économique. La protection sociale étant également indispensable au bien-être de la population, le rapport promet d'en finir avec le système des pensions à double filière et de mettre en place un régime d'assurance vieillesse de base unique pour les habitants des villes et des campagnes.

Il est évident que les nombreuses données du rapport dressent un bilan bien clair des résultats de l'année passée et dessinent les contours du programme d'activité du gouvernement en 2014. Ces données permettront également au public de vérifier plus facilement la mise en application du rapport dans le futur. Le premier rapport d'activité du nouveau gouvernement est par conséquent riche en contenu et en pragmatisme, et illustre le style caractéristique de Li Keqiang.

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