Les deux sessions annuelles de l'Assemblée populaire nationale (APN) et de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) viennent de se clôturer. L'APN a adopté le rapport d'activité du gouvernement du Premier ministre chinois Wen Jiabao lors de la réunion de clôture de sa session annuelle. À ce sujet, M. Marc Kohen, délégué Wallonie-Bruxelles et conseiller de l'ambassade de Belgique en Chine, a accordé le 12 mars une interview à China.org.cn.

La croissance de la Chine est très impressionnante

Le rapport a fait un bilan du travail du gouvernement chinois en 2011 et dressé un plan pour l'année 2012. « Ce qui me frappe d'abord, c'est que le croissance en Chine ralentit. L'objectif est une augmentation de 7,5 %. Je tire mon chapeau à la Chine, parce qu'en Europe c'est la décroissance. Si tout va bien, la croissance de la Belgique cette année sera de -0,1 %. La croissance de la Chine est très impressionnante », a déclaré M. Kohen.

Réflexions sur l'urbanisation en Chine

M. Kohen accorde une attention particulière à l'urbanisation en Chine. « J'ai constaté que M. Wen Jiabao insistait le fait qu'il faut donner du travail aux populations des villes. Il y aura de grands projets pour donner du travail à des millions de Chinois qui vivent en ville. Cela touche le plus mes préoccupations personnelles. » D'après M. Kohen, le ratio entre les villes et les campagnes change, les villes devenant de plus en plus grandes et les campagnes se vidant sous l'effet de l'exode rural vers les zones urbaines. Il a également évoqué les problèmes posés par l'urbanisation, notamment la pollution, le manque d'espaces verts et la qualité de vie.

« Le choix que fait la Chine de cette urbanisation à outrance est un choix qui s'est fait sans qu'on y réfléchisse tellement, pour nous dans les années 1970 et 1980. Beaucoup de gens reviennent maintenant à l'idée de ville pas trop grande, pas démesurée. Une petite ville comme Bruxelles, avec beaucoup d'espaces verts, qui donne une certaine qualité de vie, redevient un modèle pour l'Europe », a constaté M. Kohen.

« Tout ce que je souhaite à la Chine, c'est qu'elle ait les mêmes préoccupations que moi. »

La corruption n'est pas du tout un monopole de la Chine

En parlant des problèmes les plus urgents à résoudre en Chine, M. Kohen a déclaré : « J'apprécie fortement que le Premier ministre chinois ait évoqué la condition parfois très injuste et très difficile des paysans, et le fait qu'il faille lutter à la fois contre la corruption et contre l'injustice ».

« Tout ce que je souhaite, c'est que le gouvernement chinois apporte plus de justice sociale et éradique la corruption. Mais la corruption n'est pas du tout un monopole de la Chine. Il fut un temps où la Belgique avait presque le record des pays européens en matière de corruption. C'est un problème global et aussi lié au développement », a souligné M. Kohen.

« Après avoir vécu près de 4 ans ici, je vois qu'il y a des problèmes. Il y a aussi des choses très impressionnantes. Je suis un défenseur de la Chine pour sa capacité à dynamiser les choses », a conclu M. Kohen.