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Mme Li Huiying: En aidant l'Europe à surmonter la crise de la dette, la Chine agit pour l'Europe et pour elle-même

Au cours des deux sessions annuelles de l'Assemblée populaire nationale (APN) et de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), Monsieur Yang Jiechi, ministre des Affaires étrangères, a souligné, au sujet des relations Chine-Europe, que la Chine a toujours confiance dans l'Europe et l'euro. Monsieur Li Daokui, membre du Comité national de la CCPPC et membre du Comité de la politique monétaire de la Banque centrale de Chine, estime de son côté que la Chine doit participer à tout le processus pour surmonter la crise de la dette européenne. À ce sujet, china.org.cn a interviewé Madame Li Huiying, directrice adjointe du département de l'Europe de l'Académie du Commerce et de la Coopération internationaux relevant du ministère du Commerce.

Madame Li nous a dit : « Le 13 janvier l'agence de notation Standard's & Poor a dégradé la note de la dette souveraine de la France, qui est passée du triple A à AA+. Cela a provoqué de vives réactions en France. Les statistiques montrent que les banques européennes détiennent des sommes d'obligations très importantes des pays de la zone euro, et la France est confrontée aux plus grands risques, puisque ses quatre grandes banques en détiennent à elles seules 419 milliards d'euros (550 milliards de dollars). Les hommes d'État français et européens, y compris le président Sarkozy, ont déployé beaucoup d'efforts pour y remédier. Par exemple, en août 2011, l'Allemagne et la France ont proposé conjointement l'établissement d'un gouvernement économique pour l'Union européenne. En novembre, le président Sarkozy a apporté son soutien à la Banque centrale européenne qui a effectué des opérations d'injection de liquidités dans la zone euro. D'autre part, on a proposé, l'Allemagne et la France en tête, l'établissement d'une taxe sur les transactions financières, ce qui n'est pas sans liaison avec le but d'aider la zone euro à atténuer les effets de la crise de la dette. Dans tous ces efforts, il y a aussi une tentative d'obtenir le soutien et l'aide de la Chine ».

Ma Li a souligné le fait que du point de vue des capacités, la Chine possédait en 2011 plus de 3 000 milliards de dollars de réserves, elle était de loin la première du classement dans le monde. Cependant, la Chine disposait de peu de canaux de placement. Le premier choix réside dans les bons du Trésor américain. Mais, à partir d'août 2011, la note souveraine des obligations américaines a été abaissée sur le long terme, et les deux partis américains se sont livrés à un combat acharné au Congrès au sujet du relèvement du plafond d'endettement. On voit par là que la Chine a aussi besoin de diversifier ses réserves en devises. En 2011, la Chine a réduit ses réserves en obligations américaines, pour la première fois depuis 2001, date du début des statistiques dans ce domaine. Pourtant, la Chine demeure le plus grand pays créancier des Etats-Unis.

Madame Li a poursuivi : « Depuis plusieurs années consécutives, l'Union européenne est le plus grand partenaire commercial de la Chine, le plus grand marché pour les produits chinois et le deuxième fournisseur pour les importations chinoises, tandis que la Chine est le deuxième partenaire commercial de l'UE et le premier pays de provenance de ses importations. Et les deux parties seront bientôt, l'une pour l'autre, le plus grand partenaire commercial. Pour la Chine dont la croissance économique est tirée principalement par les exportations et les investissements, l'importance de l'UE n'est pas à démontrer : en fournissant à la Chine un grand marché pour ses exportations, elle soutient la croissance économique du pays et contribue dans une certaine mesure à la stabilisation de son marché de l'emploi. Si une telle région entre en récession à cause de la crise de la dette et son marché se rétrécit, on peut facilement imaginer quel impact cela produira sur la Chine. En raison de cette interdépendance des intérêts, sauver autrui, c'est sauver soi-même. C'est pourquoi le gouvernement chinois a toujours émis un message positif. Tout en soulignant qu'il croit que les gouvernements et les peuples européens ont la capacité, la sagesse et les moyens de résoudre la crise de la dette souveraine, il a manifesté sa volonté de leur venir en aide par des actions concrètes ».

Le 2 février 2012, le premier ministre Wen Jiabao a dit à la chancelière allemande Angela Merkel que la Chine envisageait de prendre davantage part à la solution de la crise de la dette européenne, notamment par les canaux du Fonds européen de stabilité financière (EFSF) et du Mécanisme de stabilité européenne (ESM). C'est la première fois que la Chine a clairement exprimé son attitude à cet égard.

Puis, le 18 février, le vice-président chinois Xi Jinping, dans ses réponses écrites au journal irlandais Irish Times, a indiqué au sujet de la crise de la dette européenne que la Chine n'était pas d'accord avec les propos qui cherchaient à diminuer l'Europe et qu'elle continuerait à soutenir, à sa manière, les efforts de l'UE, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international (FMI) pour régler le problème de la dette européenne.

Quant à Madame Li, elle pense que toute crise comporte deux aspects : risques et opportunités. Compte tenu des intérêts communs que partagent l'Europe et la Chine, de la grande puissance économique de la zone euro et de son potentiel de rétablissement, la Chine qui possède d'importantes réserves en devises, peut et doit apporter une certaine aide à l'Europe qui manque gravement de fonds, en dépit du fait qu'elle détient une énorme quantité d'obligations américaines.

À cette fin, elle peut notamment participer aux arrangements multilatéraux du FMI, agir à travers le Fonds européen de stabilité financière et le Mécanisme de stabilité européenne, ou encore, encourager les entreprises chinoises à investir directement en Europe.

Pour terminer, Madame Li a tenu à souligner que toutes les grandes économies développées, y compris les Etats-Unis, le Japon et la Grande-Bretagne, sont confrontées au problème de la dette. La différence est que l'UE n'arrive pas, comme un Etat souverain, à coordonner rapidement ses politiques face à la crise et à prendre des mesures énergiques pour y réagir au plus vite. En raison des intérêts parfois divergents de ses membres, elle tarde à passer à l'action, donnant ainsi l'occasion aux spéculateurs d'en profiter, et la confiance du marché est ébranlée. En tout cas, l'UE demeure une grande puissance économique.

french.china.org.cn     2012/03/14

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