La Chine va développer un programme pilote de dons d'organes liés aux morts cardiaques afin d'accroître le nombre de greffes chirurgicales pouvant sauver des vies.

Le vice-ministre de la Santé, Huang Jiefu, un membre de la CCPPC et un chirurgien formé à la greffe de foie en Australie, a déclaré qu'il y avait eu 200 dons pour les 16 régions concernées pendant les deux années d'essais et que le système s'étendrait au niveau national dans l'année.

« Pour le public chinois, et même certains médecins, le concept de mort cérébrale reste controversé et vague, et nous ne pouvons inciter les personnes à faire des dons d'organes qu'après la mort cardiaque », a-t-il affirmé. En Chine, la mort est déclarée lorsque le cœur cesse de battre et que la personne ne respire plus.

« Les dons après la mort cardiaque sont mieux adaptés à la situation réelle du pays et sont reconnus par les instances internationales, telles que l'Organisation mondiale de la santé, comme un système de don d'organes présentant des particularités chinoises », a dit Huang.

Plus de 90 pays et régions reconnaissent la mort cérébrale comme étant un critère de diagnostic pour pouvoir déclarer la mort, et les patients dont la mort est considérée comme cérébrale peuvent avoir leurs organes prélevés pour des dons.

Mais, en Chine, les hôpitaux hésitent généralement à déclarer la mort cérébrale, car cela peut provoquer des malentendus entre les membres de la famille qui pensent alors que le traitement médical a échoué, estime Ling Feng, également membre de la CCPPC et directeur du service de neurochirurgie de l'Hôpital Xuanwu, l'Université de médecine de la capitale.

Environ 10 000 transplantations d'organes sont réalisées chaque année sur le territoire chinois. On estime que près d'1,5 million de personnes sont en attente de greffe et la Chine souhaite ainsi également rappeler que le programme est un élément essentiel pour que le système de transplantation d'organes soit éthique et durable, a-t-il ajouté.

Pendant des années, alors qu'il n'y avait pas de système public de dons d'organes dans le pays, les prisonniers exécutés étaient la principale source d'organes à usage médical, une pratique dénoncée par la communauté internationale.

Shen Zhongyang, directeur de l'unité de transplantation d'organes du Premier Centre hospitalier de Tianjin, a déclaré: « Je me réjouis sincèrement de la mise en place d'un système public de dons d'organes après la mort cardiaque, car cela nous permet de ne plus dépendre sur les dons d'organes des condamnés à mort ». Il espère que le système sera effectif dans les trois à cinq prochaines années.

Huang affirme que le système du don après la mort cardiaque permettrait également de freiner le commerce d'organes de personnes en vie. « À l'heure actuelle, avec l'énorme fossé qui existe entre la demande et un nombre de dons d'organes limité, il est quasiment impossible d'éradiquer le marché noir. »