Les ambassades et les entreprises chinoises devraient collaborer à la mise en place d'une base de données recensant les salariés chinois travaillant à l'étranger afin de mieux protéger le personnel et les biens chinois basés à l'étranger, a proposé une équipe composée de membres de la Conférence consultative politique du peuple chinois, jeudi 8 mars.
Cette proposition, qui émane de l'équipe « amitié étrangère » de la CCPPC, est faite après qu'un nombre croissant de travailleurs et de groupes chinois aient été la cible d'importantes attaques au cours des dernières semaines.
D'après le ministère du Commerce, à la fin 2011, plus de 18 000 entreprises avaient des opérations à l'étranger, employant 1,2 million de Chinois et détenant des biens estimés à 1,5 trillion de dollars.
« Beaucoup de citoyens et d'entreprises travaillent dans des pays et des régions dangereux avec niveau de sécurité médiocre, de fréquentes guerres, un terrorisme endémique et une instabilité politique », indique la proposition. « Il n'y a pas de temps à perdre dans la mise en place d'un système renforcé de protection des entreprises et des citoyens installés à l'étranger. »
En février, le ministère avait émis 20 alertes, pour cette année, aux entreprises chinoises basées en Asie de l'Ouest, en Afrique et en Europe.
Des travailleurs chinois ont deux fois été la cible d'attaques en Afrique, fin janvier, - d'abord au Soudan, où des rebelles antigouvernementaux ont enlevé 29 employés de Sinohydro Corp, puis en Egypte, où des membres d'une tribu ont pris 25 personnes de plus en otage.
Bien que les victimes aient été libérées avec l'aide des forces armées locales dans les deux cas, un salarié a été tué au cours de la mission de secours dans le Kordofan, un État du sud du Soudan.
Au cours du plus récent incident, dimanche 4 mars, au moins 300 personnes, dont six Chinois, ont été tuées dans l'explosion d'un dépôt d'armes à Brazzaville, la capitale de la République du Congo.
Outre l'établissement de la base de données, la proposition a également émis les suggestions clés suivantes:
- Les ambassades chinoises devraient publier des alertes et des renseignements actualisés concernant le niveau de sécurité de leur pays d'accueil.
- Utiliser la diplomatie publique pour promouvoir l'image des entreprises et des citoyens chinois à l'étranger.
- Demander aux entreprises chinoises qu'une part importante de leurs dépenses annuelles garantisse un système de sécurité et qu'elles mettent en place un bureau de coordination « de la sécurité à l'étranger ».
Han Fangming, directeur adjoint du comité des Affaires étrangères de la CCPPC, a également suggéré que les entreprises chinoises évaluent les risques politiques des pays hôtes avant de décider de potentiels projets.
« Nous n'avons pas besoin d'aller dans certaines régions politiquement à haut risque pour des intérêts économiques seuls », a-t-il dit.
« Les entreprises devraient également être invitées à dispenser une formation aux risques à leurs employés. Un employé n'ayant pas suivi ce type de formation ne devrait pas être nommé à ce poste », a déclaré Han, rédacteur de la proposition.
Han a également déclaré que son point de vue personnel incluait aussi que des entreprises de sécurité chinoises agissent à l'étranger afin de protéger les entreprises et les salariés chinois dans les régions dangereuses, mais ce point n'a pas été inscrit dans la version finale de la proposition.
Admettant que c'était une question juridique peu susceptible d'être traitée à court terme, Han a expliqué que les entreprises chinoises pouvaient, à la place, envisager de faire appel à des sociétés de sécurité étrangères dans le cadre juridique du pays concerné.
Mais le vice-ministre des Affaires étrangères Zhang Zhijun a déclaré que les sociétés de sécurité « n'avaient pas le pouvoir de faire appliquer les lois » à l'étranger.
« Alors, comment allons-nous protéger efficacement nos entreprises à l'étranger ? Je pense que le moyen le plus efficace est encore de travailler avec les gouvernements hôtes et de faire en sorte que leur personnel de sécurité et leurs forces armées protègent nos citoyens à l 'étranger. » |