La suspension des échanges officiels entre la ville chinoise de Nanjing et la ville japonaise de Nagoya à la suite de la négation du Massacre de Nanjing (Nankin) par le maire Takashi Kawamura est "très triste" selon Chen Jiabao, président du Comité permanent de l'Assemblée populaire municipale de Nanjing.
"M. Kawamura doit endosser toute la responsabilité de cette situation", a déclaré Chen Jiabao, également député à l'Assemblée populaire nationale (APN), l'organe législatif suprême du pays.
"Nous chérissons l'amitié entre les peuples chinois et japonais et nous ne souhaitons pas voir la situation actuelle", a-t-il déclaré en réponse à une question d'un journaliste japonais de Fuji TV concernant cette affaire.
Les déclarations de M. Chen font suite aux propos tenus en février dernier par M.Kawamura, déclarant que le Massacre de Nanjing n'avait "probablement jamais eu lieu", au cours d'une rencontre avec une délégation de Nanjing, la capitale de la province orientale du Jiangsu.
Le Massacre de Nanjing a eu lieu en décembre 1937, alors que les troupes japonaises occupaient la ville qui était à l'époque la capitale de la Chine. Plus de 300 000 Chinois ont été tués par les soldats japonais au cours de l'occupation.
Cette négation a provoqué une vive réaction de la population chinoise, appelant Nanjing à suspendre tous les échanges officiels avec Nagoya.
M. Chen a rappelé que ces deux villes, jumelées depuis 1978, étaient les premières à avoir établi des relations de jumelage entre la Chine et le Japon après la signature du Traité de paix et d'amitié sino-japonais la même année.
Il a souligné que Nanjing souhaitait toujours mener des échanges et une coopération avec le peuple japonais de tous les milieux sociaux, dont les habitants de Nagoya, qui reconnaissent le principe de "tirer les leçons du passé et s'orienter vers l'avenir".
"Nous souhaitons en même temps que certaines personnes au Japon adoptent une attitude appropriée concernant les questions historiques et qu'elles fassent de bonnes actions qui seraient profitables aux peuples japonais et chinois", a ajouté M. Chen. |