Monsieur Zong Qinghou, député à l'APN et président de la société Wahaha, est venu à la session annuelle avec onze propositions sur des questions d'enjeu majeur pour la prospérité nationale et le bien-être de la population, telles que le développement économique du pays, la redistribution des revenus, le monde rural (paysans, agriculture et régions rurales), la fiscalité, la reconversion des attributions du gouvernement et l'éducation nationale.

Au sujet de l'état actuel de l'import-export chinois et de l'utilisation des capitaux étrangers et les problèmes associés, Monsieur Zong a fait remarquer que depuis le lancement de la politique d'ouverture et de réforme, la Chine applique une politique préférentielle de détaxe des exportations et d'encouragement pour l'utilisation des capitaux étrangers. Comme les produits chinois exportés ont une faible valeur ajoutée, avec une intensité technologique faible, le commerce de sous-traitance se trouve en aval de la chaîne, d'importantes ressources naturelles ont été consommées tout en causant la pollution de l'environnement, tandis que les pays occidentaux imposent des restrictions aux exportations vers la Chine et tentent même de faire réévaluer la monnaie chinoise, le yuan. D'autre part, sur le plan international, on parle de la « menace chinoise », on recourt à des mesures anti-dumping contre la Chine et on crée des frictions commerciales. Il en est de même pour l'utilisation des capitaux étrangers : avec l'argent emprunté à la Chine, on rachète des entreprises chinoises pour faire des bénéfices, et on monopolise la vente au détail des céréales et huiles et d'autres secteurs chinois, menaçant ainsi la sécurité économique de la Chine. Il pense donc qu'il est temps de réajuster la politique chinoise d'import-export et d'utilisation des capitaux étrangers.

Monsieur Zong a insisté sur le principe d'égalité dans le commerce et la nécessité de réduction des excédents commerciaux chinois. Cela veut dire que tout en exportant nos produits vers un pays, il faut veiller à importer de ce pays ce dont nous avons besoin. À l'heure actuelle, la Chine exporte surtout des produits d'industrie légère, des produits de première nécessité pour la population chinoise, qui sont très compétitifs sur le marché international, parce qu'ils ont un meilleur rapport qualité-prix. En même temps, il faut aussi importer pour satisfaire nos propres besoins. Le principe économique, c'est bien la division du travail complétée des échanges entre les différents pays.

Monsieur Zong conseille la prudence à l'égard des capitaux des pays qui n'ont fait qu'acquérir des entreprises chinoises. Pourquoi avons-nous rencontré une multitude d'obstacles lorsque nous voulons acquérir une entreprise étrangère ? Il faut par conséquent faire preuve de précaution quand des capitaux étrangers viennent racheter une entreprise chinoise, surtout une qui est très rentable. Maintenant, la Chine a besoin d'importer les technologies et produits qui lui font défaut pour réaliser sa montée en gamme technologique. Les gouvernements aux différents échelons ne doivent pas fixer des objectifs absolus à atteindre en matière d'introduction des capitaux étrangers, mais agir selon les besoins du développement économique de leurs régions, tout en veillant, dans une mesure appropriée, à la sécurité économique du pays.

Monsieur Zong a proposé l'importation en franchise de droits de douane de ressources rares, de hautes technologies et d'équipements de pointe pour encourager leur importation par les entreprises chinoises. À l'égard des ressources et produits qui ne sont pas indispensables ou qui pourraient porter atteinte au développement des secteurs chinois concernés, il faut élever le seuil technologique d'importation et prévoir des droits de douane plus élevés en vue de protéger les industries chinoises. À l'égard des ressources très demandées comme le pétrole, il vaut mieux supprimer toute restriction quant au droit d'importation pour permettre aux entreprises privées d'importer directement, briser le monopole des grandes entreprises d'État et en finir ainsi avec la montée en flèche des prix de ces produits, car la situation actuelle cause une grande perte de richesse nationale.

Monsieur Zong pense qu'il faut aussi réduire nos excédents commerciaux, et pour cela, fixer des prix d'exportation unifiés et rationnels pour les produits de grande consommation et les ressources uniques de la Chine. Les exportations à des prix très bas ne pourront non seulement pas bénéficier des détaxes, ils seront en outre imposés selon la différence de prix. On maintiendra ainsi la stabilité et la rationalité des prix pour en finir avec la concurrence débridée et la forte chute des prix des produits que nous vendons, en sauvegardant nos intérêts nationaux.