La semaine dernière, le « Bulletin de statistiques du développement de l'économie nationale et du progrès social de la République populaire de Chine en 2011 » a été rendu public comme prévu. Selon ce document, le PIB chinois a réalisé une croissance de 9,2 % par rapport à l'année précédente, un taux largement supérieur au taux de croissance de 3,8 % de l'économie mondiale, le dernier en date publié récemment par le Fonds Monétaire international.
À cet égard, Monsieur Hu Angang, professeur à l'Institut de gestion publique de l'université Tsinghua a souligné que pour le monde entier, le développement de la Chine signifiait davantage d'opportunités, et non des menaces, et qu'il profitait aussi bien aux pays développés qu'aux pays les moins développés.
Prenons pour exemple les automobiles. En 2011, la firme américaine General Motors a vendu au total 9,02 millions de voitures dans le monde, dépassant ainsi Volkswagen et Toyota pour redevenir la championne mondiale du secteur. Or, la firme américaine a vendu sur le marché chinois 2,54 millions de voitures, davantage que sur le marché américain. Ceci lui a permis de sortir de la triste situation de dépôt imminent de bilan dans laquelle elle se trouvait il y a trois ans. « Sans la Chine, General Motors n'aurait pas pu redevenir le numéro un mondial », a affirmé Monsieur Hu.
Les sessions annuelles chinoises de l'APN(Assemblée populaire nationale) et de la CCPPC(Conférence consultative politique du peuple chinois) s'ouvriront en mars à Beijing. « Tous les regards du monde se fixeront, à travers les deux sessions, sur le marché chinois pour voir son degré d'ouverture et de développement », a poursuivi Monsieur Hu.
« D'autre part, les deux sessions suivront la ligne de "progresser sûrement". En 2012, le gouvernement chinois continuera à axer ses actions sur la transformation du mode de croissance, l'amélioration du bien-être de la population, l'accélération de la réforme et le renforcement des capacités de gestion sociale tout en envoyant au monde un message de développement pacifique, de coexistence dans la paix et de participation active dans les affaires internationales », a-t-il conclu.
Monsieur Tao Jian, vice-président de l'Institut des relations contemporaines de Chine (CICIR) pense pour sa part que, si certains pays se montrent très méfiants à l'égard de la Chine, c'est parce qu'à la suite de la crise financière provoquée par la crise des subprimes américaines, l'économie mondiale poursuit sa contraction, alors que l'économie chinoise connaît une croissance assez forte par rapport à celle des pays occidentaux, malgré un léger fléchissement. « En outre, comme la Chine s'est comportée convenablement face à la crise économique et à la crise de la dette européenne en apportant son soutien aux pays occidentaux pour favoriser la reprise économique, certaines personnes en Occident se sentent blessées dans leur amour-propre », a souligné Monsieur Tao.
Monsieur Tao a fait remarquer que les « propos sur la menace chinoise » tenus dans le passé ont plutôt une cause historique. En effet, au cours de l'histoire, l'émergence d'une grande puissance a très souvent provoqué des bouleversements, guerres et conflits. Or, les présentes inquiétudes des pays occidentaux à l'égard de la Chine viennent plutôt de la situation actuelle. « Mais ces inquiétudes ne sont nullement fondées, car le but de la Chine, c'est de développer son économie pour renforcer son potentiel économique et améliorer les conditions de vie de sa population, et non pour prétendre à l'hégémonie mondiale. »
Les deux sessions annuelles constituent une plate-forme permettant à la Chine de recueillir des avis sur les questions majeures concernant son développement ultérieur et le bien-être de sa population pour prendre ensuite des décisions, et en même temps, une enceinte pour la Chine pour faire connaître au monde ses positions et ses intentions. Monsieur Tao a souligné : « Au cours des deux sessions, la Chine continuera à expliquer ses positions et points de vue sur son développement pacifique en émettant au monde un message très positif. Nous espérons également que tous les étrangers qui s'intéressent au développement de la Chine chercheront à comprendre ce message avec bon sens et dans le calme pour trouver un terrain d'entente au-delà des divergences et dans l'intérêt commun des uns et des autres. » |