Huang Youyi, membre du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois et vice-président du Groupe de publication internationale de Chine.
Huang Youyi, membre du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) et vice-président du Groupe de publication internationale de Chine (CIPG), a accordé un entretien exclusif à China.org.cn concernant les défis rencontrés par la Chine pour faire entendre sa voix à travers le monde.
« Durant les 30 premières années de la politique chinoise de réforme et d'ouverture, nous nous sommes centralisés sur la production, les échanges internationaux et l'investissement. Cet état de fait a cependant récemment changé. Nous commençons à réaliser l'importance de nous exporter culturellement », déclare Huang.
« Par le passé, la culture chinoise était représentée par les spectacles acrobatiques de l'opéra de Pékin. Aujourd'hui, les Chinois font entendre leurs voix dans les forums internationaux, et les maisons d'édition nationales publient à l'étranger. Le volume et la sélection des exportations culturelles se sont énormément enrichis. »
La Chine est cependant confrontée à plusieurs défis, tempère Huang. Tout d'abord, parmi les personnes chargées de promouvoir la pensée de la Chine, seul un nombre limité a vécu à l'étranger, et leur compréhension des cultures et sociétés différentes reste donc limitée. Deuxièmement, la qualité des traductions laisse encore à désirer. Le mandarin n'est pas très répandu en dehors de la Chine, et des traducteurs compétents sont donc primordiaux pour porter le message du pays à l'étranger. Malheureusement, nous manquons tout simplement de traducteurs qualifiés. Plus important encore, la Chine doit également changer son approche. « Nous devons maîtriser les règles du dialogue international si nous voulons réussir à communiquer nos points de vue à des personnes de cultures différentes », ajoute-t-il.
La Chine s'efforce de combler ce fossé. « Les universités et collèges préparent des masters en communication culturelle internationale. Ils veulent former des étudiants qui maîtrisent à la fois des langues étrangères et la culture chinoise », explique Huang. Parallèlement, « les médias chinois investissent de plus en plus dans la formation de leur personnel à l'étranger. »
Huang partage un exemple sur les idées reçues que les gens ont de la Chine. Dans une lettre, un Américain lui demande notamment pourquoi les États-Unis sont envahis de produits « Made in China », alors que les Chinois n'achètent quasiment rien qui soit fabriqué aux États-Unis. « Je me brosse les dents avec du Colgate, mange de l'avoine d'Australie, conduis une Buick pour me rendre au travail, et accueille un collègue portant un sac Coach. »
|