« Vous entrez dans une ancienne usine.Il n’y a rien dedans, ou plutôt vous voyez une boîte de quelques mètres de large. Un son étrange vous guide vers elle, un son métallique,un peu comme un feu qui crépite.

À l’intérieur de la boîte il fait sombre, un petit chemin entouré d’eau vous conduit à un banc. Vous vous asseyez. Face à vous il y a des visages, des photographies de visages, des photographies de visages d’il y a deux mille ans, des statues de terre et de fer. Vous faites face au passé. Comment savoir où l’on va, si l’on ne sait pas d’où on vient ? Devant vous se confrontent les visages chinois et européens d’il y a deux mille ans.

La Chine a pris le parti de la modernité, elle construit en vertical aujourd’hui. Que faire des usines de l’époque maoïste, de ce passé industriel

si proche ?

Je crée un espace dans l’espace à l’intérieur de l’usine. Ainsi, à l’instar de la pensée chinoise, le vide l’emporte sur le plein. Ou ne pourrait-on dire que le vide mène au plein, qu’il en est son nécessaire préliminaire ?

Dans cette immense usine désaffectée, surgit une petite boîte sombre, qui pourrait être prise pour un tumulus, un coffre à bijoux, ou un rêve. Ce pourrait être une pièce où l’on vient rendre hommage à ses ancêtres. Cette construction est un peu une grotte, une caverne, de ces lieux considérés comme ‘intermédiaires’ entre le monde des vivants et celui des morts, propices aux échanges avec les esprits.

Échanges est bien le maître mot de ce travail. Cette installation nous montre que la vie n’est et n’était pas si différente dans ces deux continents qui à l’époque s’ignoraient. Les questions centrales de la représentation et de la trace sont les mêmes entre l’Est et l’Ouest du globe. Nous sommes depuis longtemps des citoyens globalisés. Ici, deux antiquités dialoguent dans un lieu chargé d’histoire. »

Xi'an

 Friche industrielle Banpo

Du 10 au 29 mai,

Beijing

Temple Hotel

Du 15 mai qu 31 août

Changsha

Meixi Xintiandi, Meixi New City

Du 25 juin au 25 juillet