La Chine et l'UE renforcent leur dialogue et leur communication aux niveaux ministériel et des hauts responsables

Des interactions intenses dans les domaines économique et commercial ont insufflé un nouvel élan aux relations bilatérales

La Chine et plusieurs pays européens ont récemment intensifié leurs échanges économiques et commerciaux. Le vice-ministre chinois du Commerce et représentant adjoint de la Chine au commerce international, Ling Ji, a rencontré mardi Timo Jaatinen, secrétaire permanent finlandais du ministère des Affaires économiques et de l'Emploi. Les deux parties ont échangé leurs points de vue sur les relations économiques et commerciales Chine-Finlande et Chine-UE, selon un communiqué publié mardi sur le site internet du ministère chinois du Commerce.

M. Ling a souligné que cette année marquait le 75^e anniversaire des relations diplomatiques sino-finlandaises. Sous l'impulsion stratégique des dirigeants des deux pays, la coopération économique bilatérale s'est approfondie, avec une croissance soutenue des échanges commerciaux et des progrès parallèles en matière d'investissements réciproques. Il a exprimé l'espoir que le gouvernement finlandais « favorisera un environnement des affaires ouvert, équitable et non discriminatoire pour les entreprises chinoises investissant et opérant en Finlande ».

Le ministre chinois du Commerce Wang Wentao s'est lui entretenu lundi par téléphone avec Peter Szijjarto, ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, afin d'évoquer la coopération économique et commerciale sino-hongroise et sino-européenne, selon un autre communiqué publié mardi sur le site Internet du ministère du Commerce.

Parallèlement, le vice-Premier ministre chinois, He Lifeng, représentant chinois du Dialogue économique et financier de haut niveau franco-chinois, s'est entretenu lundi par visioconférence avec Roland Lescure, ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique. Au cours de cet échange, ils ont abordé la coopération économique et financière franco-chinoise ainsi que des sujets d'intérêt commun, a rapporté l'agence de presse Xinhua.

He Lifeng a déclaré que la Chine était prête à travailler avec la France pour approfondir les échanges et la coopération dans les domaines économique et financier, promouvoir de nouvelles avancées via la coopération, et insuffler davantage de stabilité et de dynamisme à l'économie mondiale. De son côté, M. Lescure a indiqué que la France était disposée à renforcer sa coopération pragmatique avec la Chine dans les domaines économiques et financiers, notamment le commerce et l'investissement, et à promouvoir des progrès plus importants dans les relations économiques et commerciales bilatérales, selon Xinhua.

Le 11 novembre, Wang Wentao s'est entretenu par visioconférence avec Katherina Reiche, ministre allemande de l'Économie et de l'Énergie. Ils ont échangé leurs points de vue sur les questions commerciales bilatérales et sino-européennes.

Lors de la 9^e Conférence automobile sino-allemande qui s'est récemment tenue à Changchun, dans la province chinoise du Jilin (nord-est), des chefs d'entreprise et des représentants de l'industrie allemands ont appelé à un renforcement de la coopération avec le secteur automobile chinois, plaidant pour un engagement mutuel et s'opposant à l'unilatéralisme et aux mesures protectionnistes.

Des experts chinois ont affirmé que les récentes discussions intensives de haut niveau avaient permis d'orienter le renforcement de la coopération économique et commerciale sino-européenne et avaient insufflé un nouvel élan aux échanges bilatéraux.

Jian Junbo, directeur du Centre des relations Chine-Europe de l'Institut d'études internationales de l'Université Fudan, à Shanghai, a déclaré mardi au Global Times qu'un mécanisme de communication renforcé pour le dialogue économique entre les responsables chinois et européens dans les domaines économique et commercial consoliderait les canaux de dialogue institutionnalisés et leur permettrait de fonctionner de manière efficace et pragmatique.

Face à la montée du protectionnisme, il est plus que jamais nécessaire que la Chine et l'Europe renforcent leur coopération économique et commerciale, a ajouté M. Jian.

« Une relation économique Chine-UE stable demeure essentielle à la croissance mutuelle et à la stabilité des chaînes d'approvisionnement mondiales », a déclaré mardi au Global Times Zhou Mi, chercheur principal à l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique.

Cependant, selon un article du Financial Times paru lundi, l'UE envisagerait de durcir ses règles en matière d'investissements étrangers afin d'empêcher les entreprises chinoises de tirer profit du marché ouvert de l'Union sans créer de retombées positives pour les travailleurs locaux et sans partager les technologies. M. Zhou a exhorté l'UE à « s'abstenir d'adopter des restrictions artificielles aux investissements chinois ».

La coopération Chine-UE est axée sur le marché et mutuellement avantageuse. Dans un contexte de reprise économique mondiale atone et de montée du protectionnisme, une coopération sino-européenne plus étroite renforcera la résilience collective face aux risques externes, a avancé M. Zhou.

Une collaboration pratique dans des domaines tels que la finance, l'industrie, l'agriculture, les transports et les technologies de l'information génère des synergies plus fortes pour relever les défis mondiaux urgents et lutter contre l'instabilité économique, contribuant ainsi à instaurer davantage de stabilité dans l'économie internationale, a-t-il ajouté. « L'UE ne doit pas laisser des facteurs politiques, irrationnels, voire idéologiques, influencer les relations économiques et commerciales sino-européennes. Elle doit au contraire laisser les marchés jouer un rôle déterminant dans la coopération économique », a-t-il soutenu.

Jian Junbo a noté que, malgré l'accent croissant mis par certaines voix en Europe sur la pression concurrentielle exercée par les industries chinoises, la dynamique de la collaboration économique et commerciale avec la Chine demeurait intacte.

Selon lui, le monde des affaires européen a privilégié les liens commerciaux avec la Chine et a compris qu'un « découplage » ou une « réduction des risques » vis-à-vis de la Chine n'était tout simplement pas envisageable. Le constructeur automobile allemand Volkswagen en est un exemple frappant: il continue de privilégier des relations commerciales fluides avec la Chine et milite pour une intégration plus poussée plutôt que pour un découplage.

D'après les données de l'Office fédéral allemand de la statistique (Destatis) publiées le 19 novembre, la Chine a repris sa place de premier partenaire commercial de l'Allemagne au cours des neuf premiers mois de 2025. Les échanges commerciaux totaux de l'Allemagne avec la Chine ont atteint 185,9 milliards d'euros (215,13 milliards de dollars) de janvier à septembre, soit une hausse de 0,6 % sur un an, précise Destatis.

La Chine et l'UE sont chacune le deuxième partenaire commercial de l'autre. Les relations commerciales entre la Chine et l'UE ont fait preuve de résilience en 2024 malgré quelques frictions, les échanges bilatéraux atteignant 785,8 milliards de dollars, soit une modeste hausse de 0,4 % en glissement annuel.