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Un nouveau rapport de recherche montre que la Chine se rapproche des États-Unis en matière de leadership scientifique mondial

French.china.org.cn | Mis à jour le 30. 10. 2025 | Mots clés : Chine
french.china.org.cn | 30. 10. 2025

Une étude publiée mardi montre que la Chine est en train de rattraper les États-Unis en tant que leader scientifique mondial, alors que des scientifiques chinois ont dirigé près de la moitié des collaborations avec leurs homologues américains en 2023.

Selon des analystes, cette évolution témoigne des investissements soutenus de la Chine dans la recherche et le développement (R&D), de l'expansion rapide de ses équipes de chercheurs talentueux, ainsi que de son rôle croissant dans l'orientation de la recherche mondiale.

L’étude, publiée dans les « Actes de l'Académie nationale des sciences (PNAS) », s'est appuyée sur des données exhaustives provenant de près de 6 millions de publications scientifiques et a ainsi pu documenter un net transfert du leadership des équipes de recherche des pays occidentaux vers la Chine, selon le site Internet des PNAS.

L’étude constate notamment que, dans les collaborations scientifiques sino-américaines, la proportion de chefs d'équipe issus d'institutions chinoises est passée de 30 % en 2010 à 45 % en 2023.

« La Chine est en passe de devenir le leader mondial de la science », affirmait précédemment un article de Bloomberg. Si cette tendance se maintient, la Chine atteindra la parité avec les États-Unis – soit le moment où les deux pays mèneront une part égale de la recherche conjointe – en 2027 ou 2028.

Des chercheurs de l’Université de Wuhan, de l’Université de Californie (à Los Angeles) et de l’Université de Chicago ont utilisé un modèle d'apprentissage automatique pour identifier les chefs de projet à partir des déclarations de contribution et des données d'auteurs. Selon Bloomberg, ces chercheurs affirment que cette approche offre une méthode plus nuancée pour évaluer la puissance scientifique comparé aux indicateurs traditionnels, tels que le nombre de publications ou les indices de citation, qui mesurent le volume plutôt que l'influence.

« Les scientifiques chinois dirigent plus de projets de recherche conjoints, ce qui témoigne de leur influence croissante au sein de la communauté scientifique mondiale », a déclaré mercredi Wang Peng, chercheur associé à l'Académie des sciences sociales de Beijing. « Bien que le leadership scientifique soit complexe, le développement rapide de la Chine rend l'accès à une position de leader de plus en plus envisageable », a-t-il ajouté.

L’étude a également révélé que la Chine gagnait du terrain dans des domaines technologiques critiques, qui constituent des points majeurs du développement technologique. Dans 8 des 11 domaines technologiques critiques identifiés par la Fondation nationale américaine pour la science (NSF), comprenant entre autres l'intelligence artificielle (IA), les semi-conducteurs, l'énergie et la science des matériaux, les chercheurs chinois devraient atteindre un niveau de leadership équivalent à celui des États-Unis avant 2030.

Les auteurs de l’étude ont modélisé les conséquences d'un découplage scientifique entre les États-Unis et la Chine, avec une réduction de moitié, voire un arrêt complet, de leur collaboration. Dans les deux cas, la part de la Chine dans la recherche mondiale augmenterait, car les chercheurs chinois sont plus susceptibles de diriger des projets avec des partenaires européens et étrangers qu'avec les États-Unis, a indiqué Bloomberg, citant l’étude.

Wang Peng a souligné qu'un soutien politique solide avait favorisé un environnement de recherche propice, tandis que la puissance économique de la Chine avait permis de fournir un important soutien matériel. « De plus, les améliorations apportées au système éducatif ont permis de former un vaste vivier de talents de haut niveau, et une évolution de la culture de la recherche a stimulé l'innovation chez les scientifiques », a-t-il ajouté.

Le 15e Plan quinquennal (2021-2026) de développement économique et social de la Chine, récemment adopté, reflète ce fort soutien politique, alors qu’il appelle à renforcer la planification stratégique, prospective et systématique de la recherche fondamentale, à consacrer une part plus importante des dépenses totales de R&D à ce domaine, ainsi qu’à accroître un soutien stable et à long terme.

« De ce fait, les contributions de la Chine introduisent de nouvelles approches de recherche et diversifient les orientations de la recherche scientifique », a noté M. Wang. « Elles devraient permettre de réaliser davantage de percées dans des domaines clés, soutenir la modernisation industrielle mondiale, et promouvoir le partage et l'application des découvertes scientifiques à l'échelle internationale, contribuant ainsi à améliorer la qualité de vie des populations. »

Selon M. Wang, le rôle croissant de la Chine permettra d'optimiser les ressources mondiales en matière d'innovation, de lever les barrières géographiques, de favoriser un paysage de recherche multipolaire, mais aussi d'intensifier la collaboration et la concurrence, stimulant ainsi l'innovation mondiale.

Les données officielles montrent que la Chine a alloué depuis 2012 environ 33,3 milliards de yuans (4,7 milliards de dollars) à la formation d'étudiants étrangers, principalement originaires d'Afrique et d'Asie du Sud, dans le cadre de l'initiative de « La Ceinture et la Route » lancée par la Chine en 2013.

L'étude révèle qu'en 2018, près de la moitié des étudiants internationaux en Chine provenaient d'Afrique et d'Asie du Sud. Par ailleurs, les chercheurs chinois sont désormais à la tête de la plupart des collaborations avec les pays participant à « La Ceinture et la Route », a rapporté Bloomberg.


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Source:french.china.org.cn