Les prochaines négociations économiques et commerciales sino-américaines se tiendront cette semaine en Malaisie

La Chine et les États-Unis vont entamer un nouveau cycle de négociations commerciales cette semaine en Malaisie, visant à désamorcer les tensions qui couvent depuis des semaines entre les deux plus grandes économies mondiales.

Des analystes ont indiqué estimer que les récentes initiatives de Washington – appelant à des négociations tout en exerçant une pression sur Beijing – n'étaient pas propices à une consolidation des relations bilatérales. Ils ont appelé les États-Unis à joindre le geste à la parole et à négocier avec la Chine afin de trouver des solutions mutuellement bénéfiques.

Le ministère chinois du Commerce a annoncé jeudi que le vice-Premier ministre chinois He Lifeng conduirait une délégation en Malaisie du 24 au 27 octobre afin de tenir des consultations économiques et commerciales avec des représentants américains, comme convenu entre les deux pays.

Les deux parties entameront des consultations sur « des questions clés concernant les relations économiques et commerciales sino-américaines », conformément au consensus important atteint par les deux chefs d'État lors de leurs entretiens téléphoniques cette année, a ajouté le ministère.

Ces négociations en Malaisie, les cinquièmes du genre depuis mai, interviennent alors que la trêve tarifaire entre les deux pays, déjà prolongée de 90 jours, expirera le 10 novembre.

La Chine et les États-Unis ont réalisé des progrès lors des quatre cycles de négociations commerciales précédents, qui ont permis de stabiliser les relations bilatérales et de susciter une vague d'optimisme sur les marchés mondiaux. Cependant, les récentes initiatives de Washington, reniant les consensus précédents, menacent de compromettre ces progrès durement acquis, selon des experts.

L'administration du président américain Donald Trump a menacé d'imposer des restrictions à l'exportation de « tous les logiciels critiques » vers la Chine, en plus de droits de douane supplémentaires de 100 % à compter du 1er novembre. Les États-Unis ont également commencé au début du mois à imposer des frais portuaires supplémentaires sur les navires construits et exploités par la Chine.

Wang Wen, doyen de l'Institut d'études financières Chongyang de l'Université Renmin de Chine, a avancé que les frictions actuelles découlaient de l'incohérence persistante de Washington. « Cette approche érode la confiance nécessaire à tout accord durable », a-t-il ajouté.

Selon lui, « la voie à suivre ne se limite pas à une simple présence à la table des négociations. Elle exige également un respect constant et de bonne foi des engagements pris ».

Des analystes ont indiqué s'attendre à ce que la gestion des terres rares soit un sujet important lors des prochaines négociations commerciales.

Xu Hongcai, directeur adjoint de la commission de politique économique de l'Association chinoise des sciences politiques, a affirmé que « la Chine a clairement indiqué à plusieurs reprises qu'elle n'imposait pas de restrictions à l'exportation de terres rares dans le secteur civil. Il s'agit d'une approche équilibrée qui privilégie à la fois la stabilité de la chaîne d'approvisionnement et la sécurité nationale chinoise ».

Chen Wenling, ancien économiste en chef du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux, a déclaré : « La position chinoise est constante : nous ne déclencherons jamais de guerre commerciale, mais cela ne nous fait pas peur non plus ».

Selon des experts, l'intérêt des négociations commerciales ne réside pas seulement dans la gestion des relations économiques entre les deux géants, mais aussi dans la création d'un environnement extérieur prévisible pour chaque nation qui se trouve dans leur orbite.

Thomas Helbling, directeur adjoint du département Asie et Pacifique du Fonds monétaire international (FMI), a fait savoir que « le FMI espère que les États-Unis et la Chine, ainsi que le monde en général, trouveront des moyens de résoudre les tensions commerciales et de traiter les désaccords sous-jacents dans des domaines tels que les restrictions commerciales non fondées sur le marché ».