La Chine et l'UE exhortées à résister aux menaces et abus des tarifs douaniers

Le ministre des AE a mis en avant le partenariat et la coopération lors de sa visite de cinq jours en Europe

La dernière visite de Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères, dans trois pays européens a une fois de plus démontré un engagement positif entre la Chine et le continent, ont déclaré des observateurs, qui ont réitéré l'importance de maintenir la communication et les échanges pour atténuer les différences.

M. Wang a conclu mardi sa visite en Autriche, en Slovénie et en Pologne, qui, selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a permis de renforcer l'amitié traditionnelle de la Chine avec ces pays et de consolider le consensus sur l'approfondissement de la coopération bilatérale ainsi que la promotion conjointe du développement et la sauvegarde de la paix.

Son précédent voyage en Europe début juillet l'avait emmené en Allemagne et en France, ainsi qu’au siège de l'Union européenne (UE) à Bruxelles, en Belgique.

Cette dernière tournée de M. Wang a été tenue sur un ton positif, alors qu’elle visait à reprendre les échanges institutionnels avec les nations européennes afin de renforcer davantage les liens, ont déclaré des analystes, ajoutant que la visite était également importante pour le développement global des relations Chine-Europe.

Jian Junbo, directeur du Centre pour les relations Chine-Europe de l'Université Fudan de Shanghai, a déclaré que cette visite reflétait les efforts de la Chine pour construire une présence diplomatique plus complète à travers l'Europe, alors que les deux parties célèbrent le 50^e anniversaire de leurs relations diplomatiques.

Au cours de sa visite de cinq jours, M. Wang a réitéré que la Chine et l'Europe devraient « être des partenaires plutôt que des concurrents, et poursuivre la coopération au lieu de la confrontation ». Il a exprimé l'espoir que « l'Autriche, la Slovénie et la Pologne jouent un rôle positif dans la promotion d'une compréhension objective et rationnelle de la Chine au sein de l'UE ».

M. Wang a également appelé les deux parties à résister conjointement et à s'opposer aux abus des tarifs douaniers.

Cui Hongjian, directeur du Centre d’études sur l’Union européenne et le développement régional de l'Université des études étrangères de Beijing, a noté que la perception mutuelle était le fondement et la condition préalable à une interaction constructive entre la Chine et l'Europe.

« Cependant, ces dernières années, la perception biaisée de la Chine par l'Europe a gêné la stabilité des relations bilatérales et de la coopération », a-t-il avancé, soulignant que si les deux parties ne communiquaient pas sur la même longueur d'onde, il serait difficile de construire un consensus et de le traduire en politiques et actions coordonnées.

« Par conséquent, chaque visite du ministre des Affaires étrangères Wang Yi en Europe, ainsi que toutes les interactions entre la Chine et l'Europe, visent à remodeler et à renforcer une perception correcte des uns et des autres », a ajouté M. Cui.

Il a noté qu'un nombre important de pays européens étaient pragmatiques dans la gestion de leurs relations avec la Chine. Indépendamment des différences politiques, ils reconnaissent leurs intérêts communs et sont disposés à poursuivre la coopération commerciale, a-t-il indiqué.

Jian Junbo, de l'Université Fudan, a déclaré que l'accent mis par M. Wang sur les partenariats et la coopération visait à éliminer l'idée fausse en Europe que la Chine est son « rival systémique ».

Selon les deux experts, il existe des opportunités pour la Chine et l'Europe d'exprimer leur opposition au protectionnisme commercial ainsi que de communiquer et de se coordonner afin de relever ce défi.

M. Jian a souligné que la Chine et l'Europe, qui sont des économies ouvertes dépendantes des marchés étrangers, partageaient des intérêts communs. « La Chine et l'Europe devraient renforcer la coopération commerciale, au lieu d'affaiblir leurs liens commerciaux et de marché sous le prétexte de la “réduction des risques”, et éviter la politisation de problèmes de sécurité qui pourraient nuire aux échanges économiques normaux », a-t-il soutenu.

Au cours de sa visite en Europe, M. Wang a également mis en avant l'Initiative pour la gouvernance mondiale, affirmant que « la Chine aimerait améliorer la solidarité et la coopération avec tous les pays afin de construire un système de gouvernance mondial plus juste et plus équitable ».

M. Jian a déclaré que la Chine et l'Europe avaient atteint un consensus sur le maintien du multilatéralisme et la reconnaissance du rôle central des Nations Unies dans la question, afin qu'elles puissent coopérer davantage à la réforme de l'ONU pour renforcer son autorité et son efficacité.

Les deux parties peuvent également coopérer dans des domaines tels que le changement climatique, la biodiversité, la santé publique et le maintien de la paix, a-t-il ajouté.

« La Chine et l'Europe peuvent faire beaucoup ensemble pour promouvoir le multilatéralisme », a poursuivi M. Jian, soulignant qu'une coordination plus forte dans la gouvernance mondiale ne servirait pas seulement leurs propres intérêts, mais contribuerait également à la stabilité internationale.