Des relations sino-américaines stables et saines profitent à tous (vice-PM chinois)

Le ministre chinois des Affaires étrangères a appelé à multiplier les canaux de communication

Les États-Unis devraient travailler avec la Chine pour continuer à renforcer les consensus, réduire les malentendus, renforcer la coopération, approfondir le dialogue et les consultations, et œuvrer à des résultats gagnant-gagnant, a déclaré le vice-Premier ministre chinois He Lifeng mardi soir en Suède.

Une relation économique et commerciale sino-américaine stable, saine et durable sert non seulement les objectifs de développement respectifs des deux pays, mais contribue également à la croissance et à la stabilité économiques mondiales, a-t-il souligné.

M. He a tenu ces propos lors du nouveau cycle de consultations économiques et commerciales sino-américaines, qui s'est tenu lundi et mardi à Stockholm avec le secrétaire au Trésor Scott Bessent, négociateur en chef américain, ainsi que le représentant américain au Commerce Jamieson Greer.

Sur la base du consensus obtenu lors de la réunion, les deux parties prolongeront de 90 jours la suspension des droits de douane réciproques de 24% imposés par les États-Unis, ainsi que de l'adoption de contre-mesures par la Chine.

Li Chenggang, vice-ministre chinois du Commerce et représentant chinois au commerce international auprès du ministère du Commerce, a déclaré lors d'une conférence de presse après les deux jours de consultations que les deux parties étaient pleinement conscientes de l'importance de préserver des relations commerciales et économiques stables et solides entre la Chine et les États-Unis. Les équipes des deux parties ont ainsi convenu de maintenir des contacts étroits sur les questions clés d'intérêt commun.

Le secrétaire américain au Trésor, M. Bessent, a pour sa part qualifié les discussions de Stockholm de « constructives ».

Ce dernier cycle de négociations économiques et commerciales entre les deux plus grandes économies mondiales était le troisième tenu ces derniers mois. Ces discussions visaient à apaiser des relations commerciales tendues et à alléger les taxes à trois chiffres imposées sur les marchandises de l’une et l'autre partie plus tôt cette année.

En mai, lors de négociations à Genève, les deux parties avaient convenu d'une suspension de 90 jours des niveaux exorbitants précédemment fixés pour les droits de douane. Les taxes américaines ont alors été fixées à 30% sur les importations chinoises aux États-Unis, tandis que les produits américains destinés à la Chine ont été soumis à des droits de douane de 10%. Mardi soir, ces taux étaient toujours en vigueur.

Par ailleurs, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré mercredi à Beijing une délégation du conseil d'administration du Conseil des affaires États-Unis-Chine (US-China Business Council).

« La Chine souhaite renforcer ses contacts avec les États-Unis afin d'éviter les erreurs de jugement et de gérer correctement leurs différends », a déclaré M. Wang, ajoutant que la Chine gérerait et développerait ses relations avec les États-Unis selon les principes de respect mutuel, de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant.

La politique de la Chine à l'égard des États-Unis est constante et stable, et la Chine est prête à mettre en œuvre les accords conclus par les chefs d'État des deux pays afin de promouvoir un développement stable, solide et durable des relations bilatérales, a-t-il assuré.

Davantage de canaux de communication et de consultation devraient être mis en place entre les deux pays, a ajouté M. Wang.

Profondément imbriquées

« Malgré les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, les deux économies restent profondément imbriquées, le marché américain affichant une forte dépendance au secteur manufacturier chinois, duquel se séparer serait extrêmement coûteux pour Washington », a déclaré Chen Wenling, ancien économiste en chef du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux.

La nouvelle prolongation de la trêve tarifaire donnera aux deux plus grandes économies mondiales davantage de temps afin de rechercher des solutions plus concrètes et mutuellement avantageuses, a ajouté M. Chen.

Mercredi, le ministre chinois du Commerce Wang Wentao a également rencontré à Beijing la délégation du Conseil des affaires États-Unis-Chine. M. Wang a déclaré lors de cette réunion que l'ouverture était la politique nationale fondamentale de la Chine et que les portes du pays ne feraient que s'ouvrir davantage.

« Avec l'un des plus grands marchés de consommation au monde, la Chine offre un potentiel de croissance et une vitalité d'innovation considérables », a affirmé Wang Wentao, ajoutant que la Chine encourageait les entreprises de tous les pays, y compris les États-Unis, à investir sur son marché.

Rajesh Subramaniam, président du conseil d'administration du Conseil des affaires États-Unis-Chine, a noté que le conseil se félicitait du dialogue continu et des résultats positifs obtenus par les équipes économiques et commerciales des deux parties.

Selon lui, « la Chine a envoyé un signal fort au monde quant à son engagement en faveur de la poursuite des réformes et de l'ouverture, ce qui a contribué à renforcer la confiance des marchés ».

Les économistes et les chefs d'entreprise du monde entier suivent de près les prochaines étapes, car les droits de douane ont provoqué une incertitude généralisée dans la plupart des secteurs.

David A. Gantz, économiste au Baker Institute for Public Policy de l'Université Rice, aux États-Unis, a indiqué estimer que les droits de douane spécifiques auraient un impact considérable sur l'économie mondiale.

« L'augmentation des droits de douane américains sur l'acier, l'aluminium, le cuivre et les produits automobiles, ainsi que sur d'autres biens importés de la quasi-totalité des partenaires commerciaux des États-Unis, aura un impact négatif sur l'économie américaine », a déclaré M. Gantz au China Daily.

Liu Min, président de Yuyao Huanchain Electric Co, un fabricant de fils et câbles électriques basé à Ningbo, dans la province du Zhejiang (est), a indiqué que son entreprise espérait une stabilité et une prévisibilité accrues des relations commerciales sino-américaines afin de soutenir sa croissance.

« En analysant et en répondant continuellement aux besoins de nos clients, nous avons développé de nouveaux produits pour les porte-conteneurs, bénéficiant d'une forte fidélité de notre clientèle sur le marché américain, ce qui nous a permis d'atténuer l'impact des droits de douane supplémentaires des États-Unis », a fait savoir M. Liu.

Cette entreprise a enregistré plus de 10 millions de dollars d'exportations vers les États-Unis au premier semestre 2025, soit une hausse de 28,25% en glissement annuel, selon les douanes de Ningbo.

Li Yong, chercheur principal à l'Association chinoise du commerce international de Beijing, a déclaré qu'une coopération fondée sur des règles et un consensus pouvait contribuer à prévenir les dommages causés par les sanctions unilatérales et la confrontation. « Le dialogue est la seule voie à suivre », a-t-il noté.

Liu Ying, chercheuse à l'Institut d'études financières Chongyang de l'Université Renmin de Chine, a elle souligné que des liens commerciaux stables entre la Chine et les États-Unis pouvaient aider les entreprises des deux côtés à stabiliser leurs attentes et à mieux gérer les incertitudes sur le marché mondial.

Wang Lingjun, vice-ministre chinois de l'Administration générale des douanes, a pour sa part déclaré que l'essence de la coopération économique et commerciale sino-américaine résidait dans le bénéfice mutuel et les résultats gagnant-gagnant.