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L'accord UE-États-Unis suscite des critiques au sein du bloc européen, alors que certains secteurs risquent de subir d'importantes perturbations (expert chinois)
L'accord commercial entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis a suscité de vives critiques de la part de certains responsables et représentants d'entreprises au sein du bloc européen, certains accusant l'UE de céder face aux États-Unis avec un accord déséquilibré et mettant en garde contre les dommages que cela pourrait causer aux entreprises européennes à cause de droits de douane élevés sur les produits européens, ont rapporté lundi plusieurs médias.
Les États-Unis et l'UE ont conclu un accord-cadre commercial qui prévoit des droits de douane de 15% sur les produits européens, a rapporté lundi la BBC. L'accord comprend également des clauses proposées unilatéralement par l'administration américaine, selon lesquelles l'UE augmenterait ses investissements aux États-Unis de 600 milliards de dollars, comprenant des achats d'équipements militaires américains, et consacrerait 750 milliards de dollars aux dépenses énergétiques, selon l’article de la BBC.
L'accord a suscité à la fois des réactions plutôt positives et des critiques virulentes au sein de l'UE. Le chancelier allemand Friedrich Merz et certains groupes d'entreprises ont fait part d’un soutien prudent, exprimant l'espoir que l'accord empêcherait une escalade des tensions et de l'incertitude. Cependant, d'autres responsables, comme le Premier ministre français François Bayrou, ont posté sur les réseaux sociaux qu'il s'agissait d'un « jour sombre » pour l'Europe, selon le New York Times.
M. Bayrou a également déclaré que l'UE avait cédé face au président américain, avec un accord déséquilibré imposant des droits de douane globaux de 15% sur les produits européens tout en préservant les importations américaines de toute rétorsion européenne immédiate, a rapporté Reuters lundi.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'est également joint à un chœur croissant de critiques contre l'accord signé par l’UE. M. Orban a fustigé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la qualifiant de négociatrice « poids plume », selon Politico.
Parallèlement, Ville Tavio, ministre finlandais de la Coopération au développement et du Commerce extérieur, a souligné que l'accord avait « apaisé la situation, mais il n'y a absolument aucune raison de se réjouir », a rapporté le Helsinki Times.
L'accord a également suscité des critiques de la part de certaines entreprises européennes. Décrivant cet accord comme un compromis douloureux et une « menace existentielle » pour nombre de ses membres, l'Association allemande des grossistes et exportateurs (BGA) a déclaré qu'il était temps pour l'Europe de réduire sa dépendance à l'égard de son principal partenaire commercial, selon Reuters.
« Considérons les derniers mois comme un signal d'alarme », a indiqué Dirk Jandura, président de la BGA. « L'Europe doit désormais se préparer stratégiquement pour l'avenir : nous avons besoin de nouveaux accords commerciaux avec les plus grandes puissances industrielles mondiales. »
Lors d'un point de presse régulier du ministère chinois des Affaires étrangères tenu lundi, un journaliste a noté que l'UE avait déclaré que son récent accord avec les États-Unis n'était « pas idéal », mais « le meilleur » accord possible. Il a par la suite demandé si la Chine serait prête à accepter un accord sous-optimal si c'était tout ce qui était sur la table, ou si elle serait prête à se retirer des négociations si nécessaire.
En réponse, le porte-parole Guo Jiakun a affirmé que « la Chine, comme toujours, estime que toutes les parties doivent résoudre leurs différends économiques et commerciaux par un dialogue d'égal à égal, maintenir un environnement propice au commerce international et à la coopération économique, et respecter les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Cela dit, nous nous opposons fermement à toute tentative de n’importe quelle partie de conclure un accord au détriment des intérêts de la Chine ».
« Il ne semble pas y avoir de bénéficiaires clairs au sein de l'UE, et plusieurs secteurs sont susceptibles de subir des perturbations importantes », a avancé lundi Liao Shuping, chercheur principal à l'Institut de recherche de la Banque de Chine, citant certaines des principales exportations de l'UE vers les États-Unis, dont notamment les produits de luxe, les produits agricoles, les automobiles et pièces détachées automobiles, les composants aéronautiques, les machines ou encore les produits chimiques et pharmaceutiques.
Jian Junbo, directeur du Centre pour les relations sino-européennes de l'Institut d'études internationales de l'Université Fudan, a déclaré que l'accord pourrait temporairement contribuer à stabiliser les liens commerciaux transatlantiques et à prévenir une nouvelle escalade des tensions bilatérales. Cependant, l’on s'attend toujours à ce que cela exerce une pression négative sur l'UE, notamment en matière de développement industriel.
M. Jian a souligné que même s'il est trop tôt pour en évaluer pleinement l'impact, des droits de douane de 15% représentent une augmentation significative par rapport au taux moyen actuel de droits de douane à l'exportation de l'UE vers les États-Unis. Selon l'expert, cette forte hausse pourrait constituer un défi considérable pour la compétitivité des produits européens sur le marché américain.
| Source:french.china.org.cn | ![]() |
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