![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
[A A] |
L’Europe sera plus passive si ses relations avec la Chine sont perturbées
Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, a effectué une visite d'une semaine en Belgique, en Allemagne et en France, du 30 juin au 6 juillet. L’année 2025 marque le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l'Union européenne (UE), qui organiseront un sommet entre leurs dirigeants fin juillet. Au cours de cette visite, le chef de la diplomatie chinoise a eu une série d'entretiens importants avec ses interlocuteurs européens et a communiqué en temps opportun avec eux sur les principaux sujets d'actualité internationale. Ce fut non seulement l’occasion d'un résumé de l'expérience des 50 ans d'histoire des relations Chine-UE, mais aussi d'une communication politique et diplomatique importante avant le sommet, qui revêt une importance positive pour les relations bilatérales et la gouvernance mondiale.
En tant que deux puissances majeures, deux grands marchés et deux civilisations importants du monde d’aujourd’hui, la Chine et l’Europe gardent un mécanisme de dialogue diversifié et à plusieurs niveaux, tels que le sommet Chine-UE, le dialogue économique et commercial de haut niveau, le dialogue stratégique de haut niveau ou encore le dialogue d'échange interpersonnel de haut niveau. Parmi eux, le dialogue stratégique de haut niveau, qui a été lancé en 2010, est l'un des principaux mécanismes de la collaboration sino-européenne. Depuis sa création, ce mécanisme a toujours été une plateforme importante pour approfondir le partenariat stratégique global entre la Chine et l’UE, jouant un rôle essentiel dans l'élimination des malentendus stratégiques et le renforcement de la coopération pratique entre la Chine et l’UE.
Bien que le dialogue stratégique de haut niveau soit un mécanisme fixe, le moment choisi par Wang Yi pour se rendre en Europe ne doit rien au hasard et a même une signification plus profonde qu’auparavant :
Premièrement, il est important de résumer les 50 années d’expérience des échanges entre la Chine et l’UE et d’ouvrir la voie vers l’avenir. Malgré quelques fluctuations durant ce dernier demi-siècle, la coopération a toujours été le thème principal des relations sino-européennes, qui se caractérisent par la constructivité et la stabilité. Lors de sa rencontre avec les envoyés de l'UE et de ses États membres en Chine avant sa visite en Europe, Wang Yi a présenté une proposition en trois points sur le développement futur des relations Chine-UE : adhérer au respect mutuel, adhérer au positionnement de partenariat et adhérer au multilatéralisme, ce qui constitue également un résumé d’une coopération amicale entre les deux parties durant ces 50 années.
À l'heure actuelle, les défis et les tensions qui pèsent sur les relations Chine-UE se sont considérablement accrus. La coopération commerciale et technologique entre la Chine et l'Europe a été interprétée comme une « sécurité globale ». Les divergences de valeurs se sont amplifiées et la relation économique et commerciale mutuellement bénéfique et gagnant-gagnant a été accusée d’être une « relation déséquilibrée ». L'UE a déclaré que ses relations avec la Chine étaient entrées dans une période d'ajustement, tandis que la Chine maintient toujours sa position de partenariat avec l’Europe, et elle la respecte et la valorise toujours. Face aux grands changements et aux incertitudes majeures qui affectent le monde, Beijing conserve toujours l’espoir que la Chine et l’Europe pourront jouer ensemble un rôle de pôle de stabilité.
Deuxièmement, l’interaction et le jeu actuels entre les grandes puissances présentent une nouvelle tendance. Les besoins réciproques de la Chine et de l'Europe s'accroissent et la base du consensus s'élargit. Le développement des relations sino-européennes s'ouvre à d'importantes opportunités.
En raison de la crise ukrainienne, les relations entre l’Europe et la Russie se sont dégradées. La dépendance de l’Europe envers les États-Unis s’est approfondie, et sa position dans la relation quadrilatérale – soit la Chine, les États-Unis, l’Europe et la Russie – est devenue relativement passive. Depuis son second mandat, Donald Trump a lancé une « guerre tarifaire » dans le monde entier. Pourtant « alliée traditionnelle » des Etats-Unis, l’Europe n’a pas été épargnée par cette guerre, et elle a même été durement touchée. L'Europe est visiblement impuissante face à cette nouvelle vague de « choc » lancée par le président américain.
Même si les relations entre l’Europe et les États-Unis semblent chaleureuses, l’insatisfaction de l’Europe s’accumule et son ambition d’indépendance ne cesse de grandir. C’est pour cela qu’il est important de développer une relation amicale avec la Chine, qui n’a pas de contradiction stratégique ni de conflit d’intérêt fondamental avec l’Europe, pour que celle-ci obtienne une meilleure position dans le jeu entre les grandes puissances. L’Europe doit comprendre que si ses relations avec la Chine sont perturbées, ses relations avec les autres grandes puissances mondiales pourraient être encore plus déséquilibrées, et sa position dans le paysage mondial deviendrait plus passive. La Chine salue l'évolution de l'Europe vers l'autonomie stratégique. Elle a la volonté de partager sa prospérité et son développement avec l’Europe et est disposée à collaborer avec elle pour défendre le multilatéralisme et préserver les règles internationales, l'équité et la justice. Il est donc d'autant plus nécessaire de renforcer la communication stratégique et une coordination et une coopération étroites.
Troisièmement, 2025 marque une année particulière dans l'histoire de la sécurité mondiale. La Chine et l'Europe ont la responsabilité de travailler ensemble pour restaurer l'ordre sécuritaire mondial. D'une part, la crise ukrainienne dure depuis plus de trois ans, continuant de détériorer la situation sécuritaire en Europe. L'intensité du conflit n'a pas diminué et pourrait même s’intensifier. Bien que les efforts mondiaux pour résoudre cette crise n’aient jamais cessé, les résultats sont loin d’être évidents. Comment gérer conjointement les risques engendrés par la situation entre la Russie et l’Ukraine et apaiser les tensions régionales reste une préoccupation commune des dirigeants chinois et européens. D'autre part, la situation sécuritaire mondiale est extrêmement instable. Depuis le début de l'année, les conflits entre l'Inde et le Pakistan et entre Israël et l'Iran se sont succédé, les conflits et risques régionaux se sont multipliés et le « déficit de sécurité » est devenu un problème de plus en plus préoccupant.
Dans ce contexte, la Chine et l'Europe doivent renforcer leur confiance mutuelle, assurer la sécurité et la stabilité de la région et proposer des solutions aux problèmes de l'humanité. Leur relation revêt une valeur bilatérale et une portée mondiale.
Traduction d’un texte en chinois écrit par Lü Yunmou, directeur du projet de sécurité européenne aux Instituts chinois des relations internationales contemporaines
Les articles d'opinion reflètent les points de vue de leurs auteurs, et ne sont pas nécessairement représentatifs des opinions de french.china.org.cn.
| Source:french.china.org.cn | ![]() |
|
![]() |












