Chaque patient guéri écrit un nouveau chapitre de l'amitié sino-nigérienne et sino-africaine (REPORTAGE)
Un matin de mars, Hama Moctar, âgé de cinq ans et demi, est arrivé à l'Hôpital général de référence de Niamey, accompagné de sa famille. Il y a trois ans, une fracture sévère du fémur gauche avait entraîné des infections répétées, raccourcissant sa jambe de 10 centimètres et le laissant incapable de marcher. Après l'échec de neuf interventions chirurgicales, les médecins locaux avaient insisté sur le fait que "l'amputation était la seule solution".
Après avoir gagné la confiance de la famille, le Dr Nong Jianbu, médecin en orthopédie traumatologique de la 24e équipe médicale chinoise, a proposé d'utiliser un ficateur externe d'Ilizarov. Surmontant des défis logistiques, l'équipe a réussi à obtenir ce dispositif en provenance de la Chine. Grâce à la collaboration entre les médecins chinois et nigériens, une opération chirurgicale a pu réaligner et stabiliser avec succès la fracture. Cent jours après l'opération, Hama Moctar a pu commencer à marcher, ses jambes étant revenues à une longueur égale et la fracture guérissant bien. "Les médecins et la technologie chinois ont sauvé l'avenir de mon enfant", a déclaré sa famille en larmes.
Depuis près de 50 ans, les équipes médicales déployées par la région autonome Zhuang du Guangxi en Chine ont construit une "Grande Muraille de la Santé" dans ce pays du sud du Sahara. Des départements allant de l'orthopédie traumatologique à la médecine cardiovasculaire en passant par la chirurgie spinale et la médecine traditionnelle chinoise (MTC), avec plus d'une douzaine de salles d'opération modernes, témoignent de la collaboration sino-nigérienne.
Dans le laboratoire de cathétérisme cardiovasculaire, les moments de crise sont routiniers. La nuit du 16 décembre 2024, une femme nigérienne a souffert d'un infarctus du myocarde aigu. Le médecin Wang Zhou et l'infirmière Wen Lina se sont précipités au bloc opératoire. Sous les lampes chirurgicales, le Dr Wang a parcouru les artères coronaires bloquées dans des conditions vasculaires complexes. Après des efforts minutieux, un stent a été implanté, stabilisant la patiente. "Ce succès dans un tel chaos semble miraculeux", a-t-il avoué.
Près de là, la senteur de l'armoise conduit au centre de MTC, où l'on trouve Saiddy Habumugisha, 36 ans, souriant alors qu'il était piqué de plusieurs aiguilles d'acupuncture. "Ces petites aiguilles ont guéri ma paralysie faciale en seulement trois séances", a-t-il dit en désignant un tableau des méridiens. Depuis son ouverture en mai 2023, le centre a traité plus de 3.000 patients, selon Wang Qingwu, médecin du centre de MTC.
Dans le département de chirurgie spinale, le médecin Li Xiaofeng se souvient de son premier cas à haut risque au Niger : une femme de 50 ans avec une tumeur du canal rachidien cervical. En raison des conditions médicales limitées, le Dr Li a passé des nuits à consulter des experts en Chine. Après une chirurgie minutieuse de deux heures, la tumeur a été retirée. "C'était comme enfiler une aiguille dans une tempête de sable," a-t-il confié. "Le rétablissement du patient rend tous les efforts dignes".
Achevé par la Chine en août 2016, l'Hôpital général de référence de Niamey s'étend sur 16 hectares avec 33.000 m2 de bâtiment, se classant parmi les plus grands établissements médicaux d'Afrique de l'Ouest. "Notre partenariat avec la Chine est fructueux", a salué son directeur général, le Pr Mamane Daou. "J'ai eu l'honneur de travailler avec deux équipes médicales chinoises, le 23e groupe et le 24e groupe. Leur expertise et leur compassion ont mérité nos plus grands éloges".
Il a noté que l'équipe médicale chinoise n'envoyait pas seulement d'excellents personnels médicaux, mais apportait également de nombreux précieux équipements. "L'hôpital attire désormais des patients même du Mali et du Burkina Faso".
Depuis 1976, les équipes médicales chinoises ont traité près d'un million de patients au Niger. "Chaque patient guéri", a résumé le chef d'équipe Zheng Zhida, "écrit un nouveau chapitre de l'amitié sino-nigérienne et sino-africaine".