Soudan du Sud : les forces d'opposition refusent de se réunir dans les zones désignées par le gouvernement
Le Mouvement populaire de libération du Soudan/Armée de l'opposition (SPLM/A-IO), parti d'opposition sud-soudanais, a rejeté mardi les ordres des Forces de défense populaires du Soudan du Sud (SSPDF) qui demandaient à leurs troupes de se réunir dans des zones sous contrôle du gouvernement.
Lam Paul Gabriel, porte-parole des forces d'opposition dirigées par le premier vice-président Riek Machar, actuellement assigné à résidence, a déclaré que leur mouvement était indépendant et qu'il recevait ses ordres de ses dirigeants et non des SSPDF.
"Cette prise de commandement des SSPDF est totalement déplacée. Le SPLM/A-IO est un mouvement national indépendant qui ne reçoit ses ordres que de ses propres dirigeants et commandants", a martelé M. Gabriel dans un communiqué publié dans la capitale sud-soudanaise Juba.
"Les SSPDF ne commandent ou n'influencent absolument pas les forces du SPLM/A-IO et les civils armés de ses zones de contrôle", a-t-il ajouté.
Le porte-parole a tenu ces propos après que le chef des SSPDF a ordonné aux soldats du SPLM/A-IO, qui s'étaient récemment cachés à la suite d'affrontements entre les deux camps près de Juba, de se présenter aux avant-postes ou aux casernes des SSPDF.
"Le SPLM/A-IO demande donc à toutes ses forces et aux civils armés de ses zones de contrôle de demeurer armés et vigilants à tout moment, car les SSPDF ont déjà déclaré une guerre totale contre la paix et les citoyens du Soudan du Sud", selon M. Gabriel.
Les tensions se sont accrues au début du mois de mars après une attaque de l'Armée blanche, alignée avec le SPLM/A-IO, contre une base militaire du comté de Nasir, dans l'Etat du Nil supérieur.
Le 7 mars, l'Armée blanche a tué plusieurs soldats et un général des SSPDF qui étaient en train d'être évacués par les Nations Unies de la ville de Nasir, en proie aux troubles. L'incident a entraîné l'arrestation de plusieurs hauts responsables du SPLM/A-IO à Juba.