Le Mali ferme son espace aérien à tous les aéronefs civils et militaires en partance ou à destination de l'Algérie

Le Mali a décidé de fermer, à partir de lundi, son espace aérien à tous "les aéronefs civils et militaires" en partance ou à destination de l'Algérie, a annoncé dans un communiqué le ministère malien des Transports et des Infrastructures.

Cette décision a été prise par réciprocité, a expliqué la même source, indiquant avoir appris par "voie de presse" que l'Algérie avait procédé à la fermeture immédiate de son espace aérien à tous les aéronefs en provenance et à destination du Mali.

Les gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont publié dimanche un communiqué conjoint annonçant le rappel de leurs ambassadeurs en Algérie, en protestation contre la destruction d'un drone militaire malien par les forces algériennes.

Le communiqué conjoint "condamne vigoureusement" l'action de l'Algérie, affirmant que l'attaque contre le drone a empêché la neutralisation d'un groupe terroriste qui planifiait des actes terroristes contre l'Alliance des Etats du Sahel (AES).

En réponse, le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé lundi son regret d'avoir "dû appliquer le principe de réciprocité", confirmant le rappel de ses ambassadeurs au Mali et au Niger, ainsi que la décision de reporter l'envoi d'un nouvel ambassadeur au Burkina Faso.

Selon un récent communiqué du ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, une enquête préliminaire a confirmé que le drone avait été abattu dans le cadre d'une "action hostile" de la part de l'Algérie.

L'incident s'est produit dans la nuit du 31 mars au 1er avril, le drone s'étant écrasé sur le territoire malien, à environ 9,5 km de la frontière algérienne. L'appareil "est tombé à la verticale", ce qui suggère fortement qu'il a été atteint par un missile sol-air ou air-air, précise le communiqué.

Le 1er avril, le ministère algérien de la Défense avait déclaré que le drone de reconnaissance armé avait violé l'espace aérien algérien et avait été abattu après avoir pénétré de plus de deux kilomètres à l'intérieur du territoire algérien. A ce jour, les autorités algériennes n'ont pas réagi publiquement à la décision des trois pays de rappeler leurs ambassadeurs.

Ces dernières années, les relations entre le Mali et l'Algérie sont restées tendues, Bamako accusant Alger d'"abriter des groupes terroristes dans les zones frontalières".

En janvier 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont conjointement annoncé leur retrait de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), après que celle-ci a imposé des sanctions suite aux coups d'Etat militaires dans ces pays. Le 6 juillet 2024, les dirigeants militaires des trois Etats ont tenu à Niamey, capitale du Niger, le premier sommet de l'AES, et ont annoncé la création de la confédération des Etats du Sahel.