Droits de douane réciproques: un impact négatif déjà perceptible aux Etats-Unis

Alors que l’entrée en vigueur des droits de douane réciproques imposés par les Etats-Unis est prévue pour le 2 avril, les inquiétudes dans le pays se sont aggravées, avec certains effets négatifs déjà perceptibles.

« La probabilité d’une récession à 12 mois est désormais de 35 %. Cette révision à la hausse par rapport à notre précédente estimation de 20 % reflète notre base de croissance plus faible, la forte détérioration récente de la confiance des ménages et des entreprises, ainsi que les déclarations des responsables de la Maison Blanche indiquant une plus grande volonté de tolérer une faiblesse économique à court terme dans la poursuite de leurs politiques », a souligné Goldman Sachs dans un rapport publié dimanche dernier.

Reflétant à la fois les nouvelles mesures tarifaires et une diminution de l’estimation du PIB au 1^er trimestre à seulement 0,2 %, Goldman Sachs a également abaissé ses prévisions de croissance du PIB pour 2025 de 0,5 point de pourcentage à 1,0 %, mesurée du 4^e trimestre 2024 au 4^e trimestre 2025.

La banque d’investissement a par ailleurs relevé ses prévisions de taux de chômage pour la fin de l’année 2025 de 0,3 point de pourcentage à 4,5 %, et continue de penser que le risque lié aux droits de douane du 2 avril est plus important que ce que de nombreux acteurs du marché ont supposé précédemment.

La chaîne de télévision américaine CNBC, citant le Département du Commerce des Etats-Unis, a laissé entendre vendredi dernier, que la principale mesure de l’inflation réalisée par la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) avait augmenté plus que prévu en février, tandis que les dépenses de consommation ont enregistré une hausse plus faible que ce qui était anticipé.

L’Indice des prix de base des dépenses de consommation des ménages (PCE) a enregistré une augmentation de 0,4 % pour le mois de février, sa plus forte augmentation mensuelle depuis janvier 2024, plaçant le taux d’inflation sur 12 mois à 2,8 %, alors que les économistes interrogés par la société d’édition et d’information financière Dow Jones s’attendaient pour leur part à des chiffres respectifs de 0,3 % et 2,7 %.

« Il n’y a pas d’autre conclusion possible que les politiques économiques de Trump 2.0 effraient les consommateurs autant qu’elles effraient les entreprises », a écrit Chris Rupkey, économiste en chef chez FwdBonds, dans une note publiée vendredi dernier.

« L’économie va stagner, voire pire, si les décideurs politiques de Washington ne font pas attention », avertit la CNN.

D’après une enquête de l’Université du Michigan publiée vendredi dernier, les attentes des consommateurs en matière d’inflation à 12 mois ont atteint en mars leur niveau le plus élevé depuis près de deux ans et demi. Plus inquiétant encore, les consommateurs prévoient que l’inflation restera élevée dans les années à venir.

« Nous allons dans la mauvaise direction et nous craignons que les tarifs douaniers ne menacent d’augmenter les prix, ce qui signifie que les impressions d’inflation vont rester fortes. Cela risque de limiter la capacité de la Fed à procéder à de nouvelles réductions des taux d’intérêt », a déclaré James Knightley, économiste international en chef chez ING.