![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
[A A] |
Une loi républicaine tente d’interdire les visas étudiants aux ressortissants chinois
Un groupe de Républicains de la Chambre des représentants des Etats-Unis a présenté un projet de loi visant à empêcher les étudiants chinois d’étudier dans les écoles américaines, en invoquant de prétendues préoccupations de sécurité nationale. Cette mesure a suscité des critiques de la part de certaines organisations internationales du secteur de l’éducation et de Démocrates, un expert chinois faisant remarquer que la motivation derrière cette législation semble n’être qu’une « posture politique », pour tenter de servir un agenda politique.
D’après un communiqué de presse publié vendredi dernier, le représentant au Congrès, Riley Moore, a présenté un projet de loi visant à mettre un terme à la délivrance de visas étudiants aux ressortissants chinois, et cinq membres de la Chambre des représentants se sont joints à lui pour coparrainer le projet.
Dans une déclaration, M. Moore a affirmé que les Etats-Unis « invitaient » la Chine à « espionner l’armée américaine, voler la propriété intellectuelle et menacer la sécurité nationale du pays », ajoutant : « Il est temps de fermer les vannes et d’interdire immédiatement tous les visas étudiants accordés à des ressortissants chinois. »
Bien qu’il soit peu probable que cette proposition de loi soit adoptée, celle-ci a suscité de nombreuses réactions négatives de la part des organisations éducatives. Le Forum des universitaires américains d’origine asiatique (AASF, Asian American Scholar Forum) a averti dans un post sur X, qu’une telle mesure nuirait au vivier de scientifiques, d’universitaires et de chercheurs américains d’origine asiatique, compromettant ainsi le leadership des Etats-Unis dans le domaine de la science et de l’innovation.
« Aucune politique ne devrait cibler des individus uniquement sur la base de leur origine nationale », a pour sa part déploré Fanta Aw, la directrice exécutive et PDG de la NAFSA, une association d’éducateurs internationaux. Selon elle, faire des étudiants étrangers, qui sont les non-immigrants les plus contrôlés et les plus suivis aux Etats-Unis, un bouc émissaire pour les sentiments xénophobes et anti-chinois est malavisé et contraire à l’intérêt national des Etats-Unis.
Contrairement à la plupart des restrictions précédentes imposées aux étudiants chinois, la proposition de M. Moore s’applique à tous les étudiants chinois, quels que soient leur domaine ou leur niveau d’études. Ce projet de loi vise en effet les trois principaux types de visas d’études américains, à savoir les visas F, J et M, qui sont utilisés respectivement pour les études dans les universités américaines et les instituts de langue anglaise, les échanges aux niveaux lycéen et universitaire, et la formation ou les études non académiques et professionnelles.
Certains Démocrates ont également remis en question ce projet de loi. La représentante démocrate Grace Meng de New York, qui préside le Caucus des Américains d’Asie et du Pacifique au Congrès, a ainsi déclaré que « les échanges culturels par le biais du programme universitaire ont rendu notre économie plus forte et plus compétitive sur la scène mondiale ».
Chen Li (nom modifié), un doctorante chinoise à l’Université d’Oklahoma, raconte que de nombreux étudiants chinois qu’elle connaît craignent qu’une telle législation ne conduise à des politiques de visa plus strictes, ce qui aurait des conséquences négatives sur leurs études et leur vie quotidienne. Beaucoup redoutent également que cette proposition n’exacerbe les préjugés à l’encontre des étudiants chinois, ce qui pourrait entraver les échanges universitaires entre la Chine et les Etats-Unis. Selon elle, certains étudiants pourraient envisager d’autres destinations d’études ou réévaluer leurs plans de carrière si cette législation était adoptée.
Liu Wei (nom modifié), une candidate à des programmes d’études supérieures aux Etats-Unis, qui est originaire de Beijing et attend actuellement une offre d’admission, se dit inquiète des changements potentiels de la politique américaine, lesquels pourraient affecter l’entrée des étudiants chinois et leur statut en matière de visa. Elle estime qu’il est peu probable que cette législation soit adoptée, mais précise qu’elle envisage néanmoins des offres d’autres pays comme alternatives.
Yang Xiyu, un chercheur principal à l’Institut chinois d’études internationales, explique que la motivation première de cette législation semble n’être qu’une posture politique, ou plutôt une tentative de servir son propre agenda politique.
« Cette affaire elle-même montre que, malgré la difficulté d’adopter la législation, le fait d’utiliser le processus législatif pour promouvoir les intérêts politiques américains revient essentiellement à jeter de l’huile sur le feu et à politiser davantage le processus législatif pour servir de moyen de dénigrement de la Chine », note-t-il.
Citant une série de restrictions américaines en matière de visas, M. Yang souligne que l’attitude de plus en plus fermée des Etats-Unis à l’égard de la Chine reflète leur « manque de confiance croissant », marquant le passage d’un excès de confiance à l’anxiété stratégique à mesure que le développement de la Chine réduit l’écart entre leurs forces nationales respectives.
Source:french.china.org.cn | ![]() |
![]() |
![]() |