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La 61e CMS souligne le rôle de la Chine dans la gouvernance mondiale

French.china.org.cn | Mis à jour le 17. 02. 2025 | Mots clés : gouvernance mondiale,61e CMS,Munich sur la sécurité
french.china.org.cn | 17. 02. 2025

Surnommée le « Davos de la défense », la 61e Conférence de Munich sur la sécurité (CMS) a officiellement débuté vendredi dernier. Les observateurs ont noté que dans un large éventail de discussions, le rôle de la Chine suscite de plus en plus d'intérêt.

Dans l’après-midi du premier jour de la CMS, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, également membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), est monté sur scène dans la salle de conférence de l’hôtel et a prononcé un discours d’ouverture sur « la Chine dans le monde ».

« Le monde dans lequel nous vivons est un mélange croissant de turbulences et de transformations. Nombreux sont ceux qui se demandent où nous allons. La réponse de la Chine est que nous devons œuvrer pour un monde multipolaire, équitable et ordonné », a-t-il déclaré à cette occasion.

Discussion sur la multipolarisation

La CMS a dévoilé son Rapport de Munich sur la sécurité 2025, intitulé « Multipolarisation », pour lancer le débat lors de la conférence.

Selon Warwick Powell, un professeur adjoint à l’Université de technologie du Queensland et ancien conseiller de l’ancien Premier ministre australien Kevin Rudd, ce thème représente une reconnaissance significative − bien que réticente − par l’Occident collectif, que l’ère de l’unipolarité américaine est arrivée à son terme. Il note que ce rapport reconnaît ouvertement que le pouvoir est désormais réparti entre un plus grand nombre d’acteurs, influençant les grandes questions mondiales d’une manière que le processus décisionnel unipolaire ne peut pas prendre en compte.

Plus que le thème de la multipolarisation lui-même, c’est un sentiment d’inquiétude suscité par la nouvelle administration américaine dans le monde occidental, qui a été remarqué par M. Powell.

Selon les observateurs, la nouvelle administration américaine, en place depuis un peu plus d’un mois, a mis en place une série de mesures protectionnistes, tout en ne faisant preuve d’aucune indulgence, même à l’égard de ses alliés. Lundi, les Etats-Unis ont augmenté les droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium à 25 % « sans exception ni exemption ». Le lendemain, les dirigeants européens ont déclaré qu’ils prendraient des mesures de rétorsion.

« L’Europe traverse peut-être sa période la plus difficile depuis la fin de la guerre froide », analyse Sevim Dağdelen, membre du Bundestag allemand depuis 2005 et porte-parole en matière de politique étrangère du groupe « Alliance Sahra Wagenknecht − Pour la raison et la justice » au Bundestag allemand. 

« D’un côté, l’Europe s’est laissée entraîner, à son propre détriment, dans une guerre économique autodestructrice contre la Russie et dans l’adoption de sanctions illégales contre la Chine ; de l’autre, elle est elle-même devenue la cible d’une guerre économique menée par la nouvelle administration américaine et est censée continuer à payer pour la guerre en Ukraine », constate Mme Dağdelen.

Wang Yiwei, le directeur du Centre d’études sur l’Union européenne affilié à l’Université Renmin de Chine, qui a participé à la CMS, rappelle que la vision de la multipolarité proposée par la Chine met l’accent sur l’égalité et l’ordre, s’opposant ainsi directement à la notion d’une multipolarité intrinsèquement inégale et chaotique.

Une attention croissante au rôle de la Chine

Dans son discours, Wang Yi a souligné qu’il était important de prôner l’égalité de traitement, de respecter l’état de droit international, de pratiquer le multilatéralisme face aux nouveaux défis mondiaux et de poursuivre l’ouverture et les avantages mutuels.

D’après Jiang Feng, un professeur d’études européennes de l’Université des études internationales de Shanghai et président de l’Association des études régionales et nationales de Shanghai, étant donné la montée de l’isolationnisme des Etats-Unis − en particulier dans le cadre de l’approche de « priorité à l’Amérique » (America First) de la nouvelle administration américaine − la communauté internationale accorde une attention croissante au rôle de la Chine dans la gouvernance mondiale, le développement mutuel et le traitement de questions clés, telles que l’intelligence artificielle et les changements climatiques, et nourrit des attentes croissantes envers un engagement et des échanges plus profonds avec la Chine.

En ce qui concerne le discours du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yiwei a observé deux changements notables par rapport à l’année dernière.

Premièrement, seules trois personnalités ont eu droit à la scène pour les discours d’ouverture : Wang Yi pour la Chine, Ursula von der Leyen pour la Commission européenne et le vice-président des Etats-Unis J. D. Vance. Tous les autres dirigeants ont participé à des tables rondes et aucun d’eux n’a prononcé de discours.

Deuxièmement, le discours de Wang Yi a été avancé. Les années précédentes, son discours avait lieu le deuxième jour de la conférence, alors que cette année, le ministre chinois des Affaires étrangères a pu s’exprimer le premier jour, plaçant ainsi la Chine sur la même scène que les Etats-Unis et l’Europe.

« Ces arrangements en disent long sur l’importance croissante de la Chine et sur le fait que l’Europe s’intéresse de plus en plus au point de vue de la Chine », affirme Wang Yiwei.

Outre le discours de Wang Yi, l’ancien vice-ministre chinois des Affaires étrangères, M. Fu Ying, a participé à la table ronde intitulée « Les tensions maritimes dans l’Indo-Pacifique ». Sept évènements parallèles axés sur la Chine se sont déroulés du jeudi soir au samedi, couvrant un large éventail de sujets, notamment le rôle de la Chine dans l’Arctique, les approches politiques transatlantiques à l’égard de la Chine, le rééquilibrage de la stratégie de sécurité nationale de la Chine ou encore les implications de la coopération entre la Chine et la Russie.

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Source:french.china.org.cn