Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, dirigés par des juntes, quittent officiellement la CEDEAO
Le départ du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a été officiellement acté mercredi, un an après que les trois pays dirigés par une junte ont conjointement déclaré leur intention de quitter le bloc régional. Celui-ci ne compte désormais plus que 12 membres.
La Commission de la CEDEAO a confirmé dans un communiqué que ce départ avait pris effet ce mercredi. Il s'agit d'une sortie historique du bloc, fondé en 1975 pour promouvoir l'intégration régionale dans toutes les activités économiques, notamment l'industrie, les transports, les télécommunications, l'énergie, l'agriculture, les ressources naturelles, le commerce, les questions monétaires et financières, ainsi que les affaires sociales et culturelles.
Elle a cependant dit avoir décidé de "garder (ses) portes (...) ouvertes" dans l'esprit de la "solidarité régionale et dans l'intérêt des populations". La Commission a demandé à toutes les autorités compétentes à l'intérieur et à l'extérieur de ses Etats membres de reconnaître, entre autres, les passeports nationaux et les cartes d'identité portant le logo de la CEDEAO détenus par les ressortissants de ces trois pays et de continuer à traiter les biens et les services provenant d'eux conformément au système de libéralisation du commerce et à la politique d'investissement de la CEDEAO.
La Commission a aussi demandé à ses organes de permettre aux ressortissants des trois pays concernés de continuer à jouir du droit de circuler, de résider et de s'établir sans visa conformément aux protocoles de la CEDEAO jusqu'à nouvel ordre.
"Ces dispositions seront en place jusqu'à ce que l'Autorité des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO détermine les modalités de notre engagement futur avec ces pays", a ajouté la Commission, disant aussi avoir mis en place une structure pour faciliter les discussions sur ces modalités avec chacun des trois pays.
Le 28 janvier 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger avaient conjointement annoncé leur intention de se retirer de la CEDEAO en réponse aux sanctions précédemment imposées par le bloc régional pour faire pression sur les juntes militaires de ces pays afin qu'elles reviennent à l'ordre constitutionnel. Cette décision avait suscité des inquiétudes parmi les membres de la CEDEAO, dont le siège se trouve à Abuja, la capitale nigériane, qui a par la suite levé les sanctions.