RDC: mort d'un gouverneur militaire au milieu des hostilités dans l'est du pays
Peter Cirimwami, gouverneur militaire du Nord-Kivu, une province sous l'état de siège dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a été tué au milieu des hostilités entre l'armée gouvernementale et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), ont confirmé vendredi les autorités congolaises.
Peter Cirimwami a été atteint par des tirs jeudi lors d'une visite sur la ligne de front et décédé lors de son évacuation sanitaire, a annoncé vendredi, le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole de l'armée qui rendait compte de la réunion du Conseil supérieur de la Défense présidé par le président congolais Félix Tshisekedi.
Cet incident s'invervient au milieu des hostilités violentes entre l'armée congolaise et la rebellion, qui a pris contrôle de Sake, une cité stratégique considérée comme le dernier verrou vers Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Une panique s'est aussi installée parmi les personnes déplacées à travers Goma, ville clé dans la région qui a été entre les mains du M23 en 2012 pendant dix jours. Plusieurs ambassades en RDC ont demandé à leurs ressortissants de quitter la région.
Le porte-parole de l'armée congolaise au Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Guillaume Njike Kaiko, a souligné vendredi que les combats pour la libération de Sake et la sécurisation de Goma étaient en cours.
"Nous avons déjà stoppée l'avancée de l'ennemi vers la ville de Goma et à cet instant, nous appelons la population au calme car nos forces armées sont pleinement engagées sur la ligne de front contre l'ennemi. Nous rassurons que l'armée va remettre de l'ordre sur le terrain", a-t-il déclaré à Xinhua.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est déclaré jeudi soir alarmé par la reprise des hostilités du M23. M. Guterres a condamné l'offensive renouvelée lancée par le M23 au début de l'année et son expansion dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris la prise récente de Sake, qui a accru la menace sur Goma, a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans un communiqué jeudi.
La situation dans l'est de la RDC s'est considérablement détériorée, marquée par l'escalade des conflits impliquant divers groupes armés, notamment le M23. Le conflit entre l'armée et les rebelles a aggravé la situation humanitaire dans la région, causant le déplacement de plus de sept millions de personnes. Selon l'ONU, environ 237 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers depuis le début de l'année 2025.
