Davos met l’accent sur l’unité mondiale

Le vice-premier ministre chinois Ding Xuexiang a mis en garde contre les conséquences « inimaginables » d’une division du monde. Il a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de travailler ensemble pour s’opposer à la mentalité de la guerre froide et au jeu à somme nulle, et construire un ordre international plus équitable.

« Si le monde se divise, il sera difficile pour l’humanité de relever ensemble les défis communs. Le monde pourrait retomber dans la confrontation, voire la guerre, et aucun pays ne serait épargné », a-t-il averti mardi lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial (FEM), qui se déroule actuellement à Davos en Suisse.

Ce discours de Ding Xuexiang à Davos a fait de lui le premier haut dirigeant chinois à répondre aux préoccupations mondiales concernant les perspectives économiques et les priorités de la politique étrangère de la Chine, depuis que le président américain Donald Trump a pris ses fonctions lundi pour son deuxième mandat non consécutif.

Le vice-premier ministre a noté que la gouvernance mondiale subissait de profonds ajustements, avec des guerres tarifaires et commerciales imminentes, un bras de fer permanent entre les forces pour et contre la mondialisation économique, ainsi qu’une rivalité intense entre le multilatéralisme et l’unilatéralisme.

Il a souligné la nécessité pour la communauté internationale de promouvoir conjointement une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive, affirmant que « le protectionnisme ne mène nulle part » et qu’une guerre commerciale « ne fait pas de gagnants ».

« En ce qui concerne le commerce extérieur, nous ne recherchons pas l’excédent commercial ; nous voulons importer des produits et des services de qualité plus compétitifs, afin de promouvoir un commerce équilibré », a-t-il déclaré.

M. Ding a appelé à défendre et à pratiquer un véritable multilatéralisme, à poursuivre la vision d’une gouvernance mondiale caractérisée par une consultation étendue et une contribution commune pour un bénéfice partagé, ainsi qu’à garantir l’égalité des droits, des opportunités et des règles pour tous les pays dans les affaires internationales.

Cette année, la réunion annuelle du FEM, qui se déroule du 20 au 24 janvier, est placée sous le thème de la « Collaboration à l’ère de l’intelligence ».

Tout en insistant sur l’importance de tirer parti de l’intelligence artificielle et des technologies émergentes pour combler les fractures mondiales et favoriser une croissance économique durable et inclusive, le vice-premier ministre chinois a appelé à améliorer la gouvernance mondiale en matière de développement de l’IA, afin que celle-ci devienne une « caverne d’Ali Baba » remplie de trésors, plutôt qu’une « boîte de Pandore » présentant des risques incontrôlables.

Il a plaidé en faveur de la coopération mondiale sous l’égide des Nations unies pour créer des cadres de gouvernance solides, afin de garantir que l’IA profite à l’humanité tout en évitant les risques.

« Les avantages de la technologie devraient être partagés. […] Nous voulons combler la fracture technologique et éviter que l’innovation ne devienne l’apanage des seuls pays riches. […] La Chine collaborera avec les pays du monde entier en matière de développement de l’IA, en particulier lorsqu’il s’agit de partager les nouvelles technologies avec les pays du Sud global », a-t-il déclaré.

En ce qui concerne l’économie chinoise, Ding Xuexiang a souligné la qualité du développement de la Chine, évoquant la croissance de 5 % du PIB chinois l’année dernière en dépit des défis externes et structurels.

Selon lui, les difficultés rencontrées par l’économie chinoise ne découlent pas seulement de l’impact de l’environnement extérieur, mais aussi des problèmes de croissance liés à ses propres ajustements structurels économiques, mais la Chine va adopter des politiques plus proactives pour stimuler la consommation et l’investissement, et encourager l’innovation scientifique, technologique et industrielle.

De plus, la Chine intensifiera encore ses politiques macroéconomiques et adoptera une politique fiscale plus proactive et une politique monétaire plus accommodante, a-t-il laissé entendre, précisant que le pays encouragerait le développement sain et stable du marché des capitaux, stabiliserait le marché immobilier et préviendrait et désamorcerait efficacement les risques liés à la dette des gouvernements locaux, afin de poursuivre efficacement une croissance économique de meilleure qualité.

Ding Xuexiang a assuré que la Chine souhaitait que davantage d’entreprises étrangères investissent et fassent des affaires sur son territoire et profitent ses opportunités : « Les portes de l’ouverture de la Chine ne se refermeront pas et vont même s’ouvrir plus largement encore. Notre environnement commercial ne fera que s’améliorer », a-t-il promis.

Le vice-premier ministre a par ailleurs réaffirmé l’engagement indéfectible de la Chine à atteindre le pic de ses émissions de carbone avant 2030 et à parvenir à la neutralité carbone avant 2060.